L'association Tunaide a organisé le samedi 4 août, à l'Hôpital d'enfants de Tunis, un dîner et une soirée ramadanesque, pour collecter des fonds en faveur d'enfants malades et dans le besoin La soirée a eu lieu dans l'enceinte de l'hôpital, en plein air. Etaient présents une centaine de personnes, artistes, jeunes patients accompagnés de leur famille, membres d'autres associations, des lycéens et des médecins, tous réunis pour «rendre le sourire» aux enfants. Des enfants nécessiteux, que les membres de l'association Tunaide ont rencontrés à l'hôpital, ou par le biais d'autres organismes spécialisés dans l'enfance. Au total, ils seront 130 bénéficiaires âgés de 5 mois à 16 ans. A la première édition, Iftar 2011, 35 familles ont bénéficié de dons de fournitures scolaires ou d'un accompagnement médical. Cette année, les enfants recevront, en plus, des vêtements de l'Aïd. Il faut dire que la soirée a drainé autant de monde que prévu, voire plus. Le tout dans une ambiance conviviale. Eya, 5 ans, s'était préparée des heures à l'avance pour assister à la soirée. Elle a mis sa robe rose et son collier assorti. Tout comme Arij, une autre patiente âgée de 6 ans et demie, elle n'a pas été déçue par la fête. Les enfants ont eu droit à un spectacle de clowns après le dîner. Ensuite, les artistes Sofien Safta, Asma Othmane, Ahmed Foued et la troupe Wajd, se sont produits bénévolement sur scène pour animer la soirée. Bonne initiative, mais insuffisante «En allant chercher les enfants dans leur chambre, j'ai eu mal au cœur. Ils semblent manquer de moyens de divertissement, alors que je pense qu'ils en ont besoin», confie l'acteur Omar Hmida. Cette impression est confirmée par une parente présente à la soirée, qui affirme que son enfant s'ennuie à l'hôpital par manque d'occupations. «Il y a bien un jardin d'enfants mais il n'ouvre que très rarement» nous dit-elle. Interrogée sur la question, la jeune et dynamique Olpha Slama, attachée de presse à Tunaide, explique que depuis la révolution, il n'y a plus d'éducatrices à l'hôpital pour s'occuper des enfants. De ce fait, les seules occasions pour eux de s'amuser et d'apprendre, ce sont les ateliers pédagogiques et d'animation organisés par l'association, trois fois par semaine, depuis maintenant trois ans. Cette initiative est appréciée par le corps médical, en particulier par Dr Kalthoum Kazdaghli, assistante hospitalo-universitaire en pédiatrie, qui estime que le divertissement est essentiel pour le bien-être des jeunes patients. Le médecin met le doigt sur un autre problème que rencontre l'hôpital de Bab Saâdoun, le nombre de patients accueillis qui est 15 fois plus important que celui prévu pour l'infrastructure existante. «Les associations devraient se pencher sur cette question et se mobiliser pour qu'un autre hôpital d'enfants soit construit. C'est la seule solution pour sauver la qualité des soins de l'enfant en Tunisie» dit-elle. En attendant, Tunaide continue son travail de longue haleine de soutien aux enfants malades et défavorisés, et milite auprès des autorités compétentes pour améliorer les conditions d'accueil à l'hôpital.