Une augmentation de 70 dinars pour les fonctionnaires de l'Etat Bonne nouvelle pour les agents de la Fonction publique et ceux des établissements et entreprises publics. Les négociations sociales entamées début août entre le gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) ont été couronnées par la conclusion, hier, mercredi 15 août, d'un protocole d'accord sur l'augmentation des salaires des fonctionnaires de l'Etat et du secteur public, au titre de l'année 2012. Le palais du gouvernement de la Kasbah a abrité, hier, une séance de travail en présence du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, épaulé de certains de ses ministres, d'une part, et de Hassine Abbassi, secrétaire général de l'Ugtt, conduisant les membres du bureau exécutif de la centrale syndicale, d'autre part. Le texte du protocole d'accord sur les augmentations salariales, dont une copie est parvenue à La Presse, stipule, entre autres, que «l'amélioration de la situation matérielle des agents publics intervient dans un cadre qui préserve les intérêts de toutes les parties et concilie les exigences de la prochaine étape et les moyens financiers du pays, à la faveur des conditions économiques difficiles que traverse la Tunisie». Une augmentation de 70 dinars servie sur deux tranches Comment se présentent les augmentations salariales et à quelle date seront-elles servies ? L'accord comporte deux dispositions concernant la Fonction publique en premier et les entreprises et entreprises publiques, en deuxième lieu. Ainsi, il a été décidé d'accorder aux agents de la Fonction publique, toutes catégories et corps confondus, une augmentation mensuelle, au titre de l'année 2012, de l'ordre de 70 dinars qui sera servie sur deux tranches. La première tranche équivalant à 50% de l'augmentation, soit 35 dinars, sera payée en 2012, et ce, à compter du mois à partir duquel a été accordée l'augmentation relative à 2011, ce qui revient à dire que les agents de la Fonction publique doivent s'attendre à recevoir un rappel qui concernera les mois déjà dépassés, puisque les augmentations sont servies généralement au cours du mois de juin. Quant à la deuxième tranche équivalant à 35 dinars également, elle sera accordée à ses bénéficiaires à partir du 1er janvier 2013. L'article du protocole précise que les négociations se poursuivent pour ce qui est des corps des enseignants du supérieur, des médecins, des pharmaciens et des dentistes relevant de la santé publique qui sont exclus du présent accord. Deux autres articles (les articles 3 et 4) stipulent qu'aucune demande salariale ne sera tolérée avant juillet 2013, l'augmentation résultant du présent accord ne sera pas cumulée des augmentations issues d'accords préalables, à titre de primes spécifiques ou d'augmentation de salaires, au titre de 2012. En fonction des capacités de chaque entreprise publique Quant aux augmentations des salaires des agents exerçant au sein des entreprises et des établissements publics, il a été décidé que les négociations au titre de 2012 se dérouleront sur une échelle centrale dans le cadre d'une commission qui groupera des représentants du gouvernement et de l'Ugtt. Les négociations démarreront aussitôt le présent accord signé et prendront en considération les capacités et les spécificités de chaque entreprise ou établissement publics. Les signataires du protocole ont décidé que les négociations concernant les agents des entreprises et établissements publics prendront fin dans un délai qui ne dépassera pas le 30 septembre 2012. Quant à l'augmentation salariale, elle sera effective à partir du mois au cours duquel ont démarré les augmentations au titre de l'année 2012, ce qui suppose que les agents concernés doivent s'attendre à encaisser un rappel au titre des mois déjà passés en 2012, par rapport à l'augmentation de 2011. Des relations claires et transparentes Contacté par La Presse pour faire part de sa lecture de l'accord signé hier, Sami Taheri, membre du bureau exécutif et porte-parole de l'Ugtt, estime que «le présent accord intervient dans un contexte positif marqué notamment par la libération des syndicalistes de l'hôpital Hédi-Chaker, à Sfax. Notre ambition est que les tensions Ugtt-gouvernement font partie du passé et que nos relations soient fondées sur la clarté, la transparence et surtout sur le respect de l'autonomie de notre organisation». Le responsable syndical souligne encore : «L'accord signé a rendu justice aux agents de la Fonction publique et aura certainement des répercussions positives sur le climat du travail au sein de nos administrations. Cependant, d'autres revendications n'ont pas encore été satisfaites et nous poursuivrons notre action syndicale en vue de réaliser les attentes des travailleurs de la Fonction publique».