Les Tunisiens ont juste le temps de souffler avant de reprendre le marathon des dépenses. Ramadan et l'Aïd ont fait leurs adieux pour céder la place aux achats des fournitures scolaires. Personne n'y échappera. Il y a plus de 1.950.000 élèves dans tous les cycles de l'enseignement et 350.000 étudiants. Si on compte aussi les autres catégories de jeunes qui progressent dans le privé et dans les centres de formation, on peut facilement parler de 2.500.000 personnes concernées par les différentes rentrées. Cela veut dire, aussi, qu'il n'existe pratiquement aucune famille tunisienne qui ne soit touchée de près ou de loin par cette fièvre des achats. De même, c'est tout le secteur économique du pays qui en sort gagnant. Les activités enregistrées pour cette période et le reste de l'année scolaire et universitaire génèrent des milliards et des milliards de nos millimes pour toutes les filières de production (cuir et chaussures, textile, plastique, etc.). C'est pour cette raison que beaucoup de familles s'ingénient à trouver la meilleure voie qui leur permettra de se sortir de cette impasse avec les moindres frais. Toutes les solutions sont bonnes dès qu'elles permettent de réaliser quelques petites économies. Les bourses n'étant pas bien fournies, on cherche toutes les astuces et les bons conseils pour acheter malin. Mais y parvient-on toujours? La réponse : il faut la chercher du côté des commerçants. C'est selon leur sincérité et selon les prix qu'ils imposent qu'on peut affirmer qu'il y a des possibilités de faire de bonnes affaires ou non. A notre avis, il existe toujours des moyens d'éviter les pièges. Cela demande un peu de patience et d'attention. Avant d'acheter, il faut faire le tour des boutiques afin de comparer les prix et la qualité. Il ne faut pas se laisser tenter par des produits dont les prix sont trop bas. Il y a, sûrement, anguille sous roche. Pour faire ses emplettes, il serait bon de s'approvisionner dans les circuits officiels (boutiques, librairies, grandes surfaces...). Les petites bourses seront, peut-être, attirées par ces vendeurs qui étalent leurs marchandises à même le sol. Là, il y a des risques (mauvaise qualité de la marchandise, aucune garantie, danger même pour la santé...). Le trousseau Il est difficile d'évaluer, avec précision, le coût du trousseau d'un élève. Mais on peut se débrouiller avec sagesse et bon sens et parvenir à garnir un trousseau idéal. Le côté vestimentaire est très important. Aussi, les parents mettent-ils un certain temps avant de se décider à mettre la main à la poche. Un tour dans de nombreux magasins ou dans les souks continue à servir de baromètre. Si on choisit de prendre comme modèle un enfant en âge préscolaire ou qui entre en première année primaire, on peut se faire une idée sur le coût de la rentrée. Cette année, le prix des vêtements est assez élevé. Ceux qui les ont achetés avant l'Aïd en savent quelque chose. En tout cas, il est possible de trouver des prix abordables pour les bourses moyennes. Notamment avec l'entrée en vigueur du 25 août au 7 octobre de la période des soldes. Pour habiller garçonnet ou fillette, on peut visiter les complexes commerciaux où tout est sur place. Le choix est varié. Les prix ne sont pas toujours au rendez-vous. Des ensembles trois pièces se situent dans une fourchette de prix allant de 45 à 75 D (pour les garçons) et 35 à 60 D (pour les filles). Les parents sages pourraient bien se servir, de nouveau, des vêtements de l'Aïd. D'autant que certaines familles achètent le costume du premier jour de l'Aïd et du second. Les tabliers sont proposés à des prix qui varient de 12 à 21 D. S'agissant des chaussures, la marge se situe entre 25 et 38 D (pointure convenant à l'âge des enfants concernés). Il restera, malgré tout, les chaussettes et autres menus fretins qui relèvent du bon vouloir des parents ou qui sont aussi des caprices d'enfant qu'on n'hésitera pas à satisfaire. Mais c'est une autre paire de manche. Sur les marchés, il y a une grande variété de cartables, de sacs à dos, de sacs rollers, etc. Une vingtaine de dinars ou un peu plus peut permettre d'acheter un sac à dos. Bien sûr et selon les fantaisies, des prix plus élevés sont affichés pouvant aller jusqu'à 120 D le sac roller. Enfin, pour garnir ce cartable, il y a diverses fournitures. Un enfant des classes préparatoires devrait avoir des crayons de couleur, de l'aquarelle, des feuilles de dessin, une rame de papier, des pastels et trois ou quatre livres. Tous ces objets ne coûteraient pas plus de 40 D. Certains établissements font eux-mêmes ces achats. Quant à la première année primaire, elle nécessite quelques fournitures classiques comme les cahiers (jusqu'à 7 cahiers), trois livres qui coûtent 6D600, des pochettes de dessin, des cahiers à dessin, une ardoise, des paquets de bûchettes, des jetons, un petit métier à tisser pour les filles ou les garçons, sans exception (coût : 1D500 environ). Cela sans oublier les outils de traçage et des autres travaux manuels. Le cartable d'un enfant de première année primaire s'élèverait au grand maximum à 35-40 D. Le montant dans un établissement privé passerait du simple au double, voire au triple. Si on fait le calcul, on s'aperçoit que la rentrée pour un élève de première année primaire coûterait en moyenne jusqu'à 200 D (15 D pour le tablier, 30 D pour les chaussures, 25 D pour le cartable, 40 D pour les différentes fournitures, 65 D pour l'habillement et 20 D pour les diverses autres petites dépenses). Dans ce même sens, le ministère nous donne ses estimations. Un élève du primaire coûte à l'Etat 1.082 D (chiffre pour 2011). En 2001, ce n'était que 490 D. Dans le cycle préparatoire ou secondaire, un élève reviendrait pour la communauté à 1.754 D contre seulement 632 D en 2001. Autrement dit, l'Etat paye, mensuellement, 108 et 175 D par tête! Quelques dates Il serait bon de rappeler quelques dates. Par exemple, la rentrée pour les élèves du primaire et du secondaire est prévue le lundi 17 septembre 2012. Les enseignants reprendront leurs postes le samedi 15. Quant aux inscriptions, elles débuteront le 1er septembre pour ceux qui passent en 7e année de base ou en première année secondaire. Les autres niveaux devront confirmer leur inscription selon le calendrier fourni avec le bulletin de notes. A.C.