La ville de Korba va bientôt accueillir la 38e édition du Festival national du théâtre amateur, et ce, du 30 août au 7 septembre, comme l'a annoncé son directeur, Mohamed Chaâbane, lors d'une conférence de presse tenue, avant-hier, dans la ville. Fier de son passé, ce festival est doté d'un nouveau comité directeur, membres de l'association qui porte son nom. Chapeauté donc par M.Chaâbane, le groupe affiche une réelle volonté de redonner à cette manifestation la gloire de ses belles années d'antan. Ils ambitionnent même d'en faire l'Avignon tunisien, avec un comité fonctionnel à longueur de l'année. Pour le moment, et en attendant de pouvoir réaliser ses rêves, le festival œuvrera, en ce qui concerne cette édition, à la théâtralisation de l'espace urbain, pour un 4e Art à la fois influencé et influant sur son environnement, et ce, en installant des spectacles dans des maisons traditionnelles et des mausolées de Korba, en plus du théâtre de plein air. Le programme inclut la compétition, la section parallèle, des ateliers, des rencontres, des pièces professionnelles et des pièces étrangères invitées. La journée du festivalier est répartie entre chacun de ces éléments. La part du lion est accordée au théâtre amateur tunisien, entre la compétition et la section parallèle. La première comporte sept pièces sélectionnées parmi 26 œuvres : Le silence des pions de l'association Al ibtikar de Gaafour ; Dans les hauteurs de l'amour de la troupe Annahdha de Bizerte ; Othello de la troupe de la maison de la culture Laâouina ; Jolnar de la troupe de la mer de Mahdia ; Melekher de la troupe les stars du théâtre de Korba ; Appartenance de la troupe Aljoumhour de Tunis et Protestation de la troupe les lumières de la ville de Rgueb, représentées respectivement du 31 août au 6 septembre. La présence du théâtre amateur s'étend également à la section parallèle avec, entre autres, la pièce Kharbga du Théâtre de la marge de Korba, qui investira la scène du théâtre de plein air le 30 août. Une journée, celle du 29 août, a été rajoutée à la programmation, comme une pré-ouverture qui sera assurée par une pièce professionnelle : Nejma w hlel du centre national d'arts dramatiques du Kef. L'une des nouveautés de cette 38e édition est que la section parallèle ne se limite pas au théâtre. La troupe de Badiaâ Bouhrizi sera de la partie, avec le poète Sghaïer Ouled Ahmed, à Dar Chaouech, le1er septembre, ainsi que le groupe Dima Dima De Yasser Jeradi, le lendemain, dans le même espace. Un spectacle de Fdaoui de Baghdadi Oun y est aussi programmé dans plusieurs espaces de la ville. Dans cette même section, le festival a choisi d'inviter trois troupes étrangères pour la découverte et le partage d'expériences. La première est une pièce autrichienne, Jack Ali accueillie le 30 août par le public de Dar Chaouech qui aura rendez-vous le lendemain avec la seconde : Scène de l'amour et de la mort, nous venant d'Espagne. La dernière est une œuvre algérienne de la troupe des chevaliers de la scène d'Adrar et sera représentée, toujours à Dar Chaouech, le 5 septembre. Dans les deux jours qui suivent l'ouverture, débutent les ateliers du festival, sur les thèmes de «la lumière au théâtre », assuré par Hsan Sallami, «Chorégraphie», par le formateur Nejib Khalfallah et «Comédie» avec l'encadrement de Riadh Hamdi. Quant aux rencontres, elles sont une cerise sur le gâteau du programme. Elles auront lieu jour après jour à partir du 1er septembre avec Sami Naceri sur l'homme de théâtre russe Stanislavski, avec Ridha Boukadida sur le théâtre épique, avec Jalila Baccar sur le théâtre comme passion et Amir Ayouni sur la musique dans le théâtre. Et tout comme la pré-ouverture, la clôture se fera avec une pièce professionnelle venant du centre des arts dramatiques et scéniques de Sfax et qui s'intitule El kabbout. Cette même soirée connaîtra la distribution des prix de la compétition, dans la mise en scène, l'écriture et l'interprétation. Le programme de la 38e édition du Festival national du théâtre amateur de Korba a été accompagné d'une réflexion profonde sur sa forme et son devenir. Cette réflexion en est encore au diagnostic et devrait aboutir à des changements au gré des sessions et dans la mesure des moyens disponibles. Le comité directeur bataille encore pour convaincre les sponsors et même pour obtenir sa subvention de la part du ministère de la Culture. Ils ont pris le train de la manifestation en marche cette année, mais commencent déjà à penser à l'avenir. Le festival de Korba deviendra-t-il l'Avignon de l'autre rive ? Demain commence aujourd'hui !