Prévue du 2 au 11 novembre, la très attendue 29e édition de la foire internationale du livre de Tunis est porteuse de l'espoir d'un renouveau pour ce rendez-vous incontournable, qui n'a pas pu avoir lieu en 2011. «Si la foire n'a pas lieu cette année, elle sera rayée de la liste des foires internationales», nous explique Kamel Gaha, le directeur de cette édition. Il est à la tête du comité d'organisation depuis le mois de juillet. Selon lui, ce sera une manifestation à la hauteur des attentes du public et des professionnels. Ces derniers ont été d'ailleurs impliqués dès le départ, et ce, pour la première fois de l'histoire de cette foire, dans l'organisation de la manifestation. De ce fait, ils ont été écoutés et associés à la prise de décision. D'ailleurs, le comité compte parmi ses membres les professionnels du secteur, des éditeurs aux libraires, unions et syndicats des écrivains et créateurs. Au fil des réunions, les enjeux et grandes lignes de la 29e édition de la foire ont commencé à prendre forme. «Le défi collectif est de protéger le livre et le secteur professionnel de toute forme d'instrumentalisation qui l'éloignerait de sa vocation créative, de recherche et de dialogue», affirme Kamel Gaha. Ainsi, la responsabilité qui est perçue comme collective par le comité commande des choix d'ouverture et de variété, et surtout, d'abolir la censure, tout en veillant à la qualité du programme de la foire dans tous ses aspects. Le programme qui sera prêt et diffusé vers la fin du mois courant est à ce stade sous forme de projet. Il comporte des propositions pour la foire, où les participants exposent leurs livres, et pour le salon, où l'on trouve les nouveautés. Il y aura également des ateliers et des tables rondes, portant sur des thèmes en relation avec les enjeux de l'édition et de la création. Comme le stipule le directeur de la foire, réunir les professionnels autour d'une réflexion sur le secteur est l'une des priorités de cette édition. Cette réflexion a déjà commencé, depuis les réunions de préparation de la 29e édition, et trouve son écho dans le programme. Dans ce sens, une rencontre autour de la littérature de jeunesse, un parent pauvre de la création littéraire tunisienne, et autour des problèmes de diffusion du livre est prévue afin de voir comment remédier à cette situation. Pour le grand public, en plus des livres exposés, les visiteurs pourront mieux découvrir les grandes figures de la culture tunisienne, grâce à des posters qui seront préparés pour l'occasion. Un hommage sera rendu à l'écrivain franco-algérien Franz Fanon, dont le centenaire a été célébré en 2011. Le thème de la transition démocratique sera également présent avec des pointures arabes qui pourront s'exprimer sur la gestion de la crise post-révolutionnaire avec ses contradictions. Le site internet de la foire (foiredulivre.nat.tn) a été redémarré et mis à jour. A travers le formulaire de participation qui y est publié et qui a été véhiculé à toutes les ambassades, le comité a reçu plus de 300 demandes, qui seront gérées, après sélection, selon l'espace disponible. Ouvert jusqu'à fin septembre, l'appel à participation permet d'assurer une diversité, appuyée, de surcroît, par le choix du comité, seul décideur, et en toute liberté, des titres qui seront exposés. Selon Kamel Gaha, tout est une question de professionnalisme, pour la réussite de cette édition comme pour tout autre enjeu de la Tunisie d'aujourd'hui. Malgré le peu de temps dont le comité dispose, et le budget restreint — diminué par les dettes des anciennes éditions — le directeur de la foire internationale du livre de Tunis y croit, et nous voulons bien y croire aussi.