Par Foued ALLANI Il est des crimes qui ne s'estompent pas avec le temps. Surtout ceux commis par des hommes armés contre de paisibles civils. Surtout ceux commis avec une lâcheté et une perfidie caractérisées que l'humanité a cru révolues après la Déclaration universelle des droits de l'Homme en 1948, après le grand mouvement de décolonisation entamé suite à la Seconde Guerre mondiale et la création du droit humanitaire moderne (1949)... Surtout ceux qui sont restés jusqu'à nos jours impunis. Les crimes commis contre le peuple palestinien par les sionistes et leurs alliés font partie de ceux décrits plus haut. Celui contre les Palestiniens des camps de réfugiés de Sabra et Chatila à Beyrouth (Liban) en est un exemple éloquent. Ce massacre qui a eu lieu il y a trente ans, les 16, 17 et 18 septembre 1982, a non seulement scandalisé l'opinion publique internationale du fait de ses circonstances et du nombre de ses victimes (près de 3.000 pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées) mais aussi et surtout resté impuni comme d'ailleurs tous les autres crimes sionistes ou ceux perpétrés par leurs alliés directs et indirects depuis le massacre de Baldat Echcheïk en 1947 et jusqu'à l'agression à caractère génocidaire contre les Palestiniens séquestrés à Gaza (2008/2009) en passant par le massacre de Deïr Yassine (1948), l'assassinat du comte Bernadotte médiateur des Nations unies pour la Palestine (17 septembre 1948), le massacre de Kafr Qacem (1956), celui de Khan Younès (1956) celui du tombeau des Patriarches Al Haram Al Ibrahimi à Al Qods occupée 1994. Pendant trois jours, les 16, 17 et 18 septembre 1982, près de 3.000 civils palestiniens ont été donc cruellement abattus par des phalangistes libanais alliés aux sionistes aidés en cela par l'armée israélienne qui avait encerclé les lieux, lancé des fusées éclairantes pendant la nuit et même pour certains temoins participé directement aux opérations. Ces dernières se sont déroulées sous le commandement du ministre de la Guerre de l'époque, Ariel Sharon, connu pour sa carrière sanguinaire et pour avoir déclenché le 28 septembre 2000 la seconde Intifadha en profanant l'Esplanade des Mosquées à Al Aqsa à Al Qods occupée. En commémorant ce triste et tragique anniversaire, Palestiniens arabes, musulmans et autres engagés pour la justice et la paix internationales se doivent d'œuvrer à ce que les auteurs des crimes perpétrés contre le peuple palestinien soient punis. Les crimes commis en ex-Yougoslavie et ceux au Rwanda ont bénéficié de la création de tribunaux spéciaux. Une Cour pénale internationale a bien vu le jour en 2002. Il reste donc les dossiers à constituer. Tâche qui incombe aux Palestiniens et à leurs frères et amis. Un problème de taille surgira, hélas : le veto américain lors d'un éventuel vote au Conseil de sécurité nécessaire au déclenchement des procédures judiciaires. D'autant que ni l'Etat sioniste ni son protecteur US n'ont ratifié la convention de Rome instituant ladite cour. Mais les droits demeurent inaliénables tant que leurs ayants droit continuent de les réclamer. Une bataille qui mérite d'être menée au même titre que celle pour l'obtention par la Palestine du statut d'Etat membre de l'ONU ou pour le recouvrement de tous les droits légitimes du peuple palestinien.