Les diplômés chômeurs de la région de Tataouine qui séjournaient depuis longtemps, à proximité du gouvernorat, ont voulu, ce lundi matin, parler au gouverneur, mais ils ont été empêchés par les militaires qui avaient pris place à l'avance au siège du gouvernorat, selon Abderrahmen B., un des membres de l'association des diplômés sans emploi.Des affrontements ont eu lieu entre les présents et les militaires et la tension est montée d'un cran. Le gouverneur a été alors évacué sous la protection des militaires. Les jeunes ont pris d'assaut le hall du gouvernorat.Dans son intervention sur les ondes de Radio-Tataouine, Mlle Chafia, présidente de l'association, a même haussé le ton en invitant toutes les couches sociales de Tataouine à opter pour le boycott et de se joindre à eux au gouvernorat. La Srtgm en grève Après une première grève observée à la fin du mois d'octobre, et qui a touché le secteur du transport public, dans le Sud-Est, une deuxième grève a été déclenchée hier et se poursuivra jusqu'au 26septembre. C'est l'Union des travilleurs tunisiens (UTT) qui a appelé ses adhérents à entrer dans cette grève après avoir avisé la direction générale de la Srtgm. Les grévistes revendiquaient l'augmentation des salaires, les heures supplémentaires, la neutralité de l'administration, la révision des critères de recrutement, le droit syndical ... En revanche, cette grève a été boycottée, avons-nous appris, par les emp-loyés adhérents à l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt). C'est la raison pour laquelle l'activité n'a pas été paralysée à Tataouine et à Médenine, Ghomrassen, Béni Khédache, Ben Guerdane où le transport scolaire a été bien assuré. A Djerba, il y a eu quelques altercations sans gravité, entre les empoyés de la même société mais adhérents à deux syndicats différents, puis avec l'intervention de la police, les choses sont rentrées dans l'ordre.Il faut signaler que la direction régionale était au courant de cette grève ; elle a tenté de prendre les précautions nécessaires.Elle a, en effet, envoyé quinze chauffeurs de Médenine à Djerba et quatre autres de Tataouine à Zarzis, dont Houcine Azzouz, sécrétaire général du syndicat pour combler les défaillances. Toutefois, ces suppléants n'ont pas pu faire leur travail, à Zarzis. «L'accès au parc était bloqué par deux bus en panne.Il nous a été impossible d'y entrer.On nous a tout simplement chassés et tenté de nous agresser; c'est dommage. Le mal réside, à mon avis, en l'existence de deux syndicats pour la même société», nous dit Noureddine. Zarzis : ça bouge du côté du port Le bateau de pêche zarzissien qui a été confisqué par les autorités libyennes parce qu'il a été pris en flagrant délit, en train de pêcher dans les eaux territoriales libyennes, a été, enfin, libéré. Après deux semaines de détention, les cinq marins-pêcheurs qui étaient à son bord, ont rejoint leurs familles. Ils sont en bonne santé et déclarent qu'ils ont été bien traités par les Libyens. En même temps, trente autres marins se sont rassemblés devant la direcion régionale de la pêche et le poste de la garde maritime en signe de protestation. Ces travailleurs viennent de loin ; du lac d'El-biban, à 36 km de la ville. Ils n'ont pas touché leurs salaires depuis quatre mois et veulent profiter de l'occasion pour attirer l'attention des autorités afin qu'elles préservent ce lac et lui accordent plus d'intérêt contre la pêche anarchique. Non loin du port, cinquante Africains ( 34 Erythréens et 16 Maliens ) dont huit femmes et huit enfants, sont installés dans la maison des jeunes de Zarzis. C'est un groupe de harragas qui a échoué dernièrement à Ben Guerdane. Leur situation n'est pas encore réglée. La représentante de l'Unhcr leur a rendu visite sans pour autant prendre de décision les concernant.Actuellement, ils sont pris en charge par le Croissant-Rouge local en attendant de statuer sur leur cas et d'envisager leur transfert, au camp de transit de Choucha. A propos de réfugiés, le nombre a beaucoup diminué. Aujourd'hui, une famille irakienne a quitté Ben Guerdane pour être réinstallée aux Etats Unis, ce qui porte les réfugiés qui ont bénéficié de la réinstallation dans des pays tiers à 295, au mois de septembre seulement, dont 195 en Allemagne. 1900 autres réfugiés sont encore dans ce camp, mais ils ont déjà bénéficié de l'accord des Etats-Unis qui les recevront sur leur territoire d'ici le mois de février, au plus tard, nous confie Mlle Hala Hourabi, représentante de l'Unhcr, à Zarzis.