Une défense gruyère, des excentrés ne sachant pas appliquer le hors-jeu piège, et un axe défensif manquant fortement de métier. Le CA a précipité sa chute face au champion de Tunisie. L'enseignement majeur à tirer de ce cuisant revers face au champion de Tunisie est de toute évidence lié au comportement défensif du CA. La défense n'inspire pas confiance. Les hommes de Casoni ont montré qu'ils sont fébriles en défense, ce qui est inquiétant. Dans ce cas d'espèce précis, «Un seul être vous manque (en l'occurrence Souissi) et tout est dépeuplé». Le problème réside aussi au milieu où la récupération a été mal assurée quoique la sentinelle, Lamouchia, ait quelque peu tiré son épingle du jeu, se montrant assez véloce et alerte au ratissage, tout en faisant preuve de célérité dans la négociation de ce que l'on appelle la deuxième balle. Pour revenir à l'arrière-garde du CA, Casoni doit absolument s'atteler à trouver le remède miracle pour se présenter avec la meilleure défense possible à l'avenir. Des solutions urgentes doivent impérativement être apportées à une défense-passoire qui a pris l'eau de toutes parts. Certes, il ne fait aucun doute que la cohésion sera au rendez-vous avec le temps. Mais en attendant que la mayonnaise prenne, certains automatismes au milieu de terrain doivent forcément être consolidés pour permettre à la défense de mieux assurer le contrôle de la zone et surtout le marquage des joueurs adverses. N'est pas défenseur qui veut ! Face à une Espérance concentrée sur son sujet, la défense du CA a ressenti les absences pour blessure du duo Souissi-Yaâkoubi. Ces deux joueurs donnent plus d'assurance à un compartiment frileux, mou, lent et incapable de sentir le jeu ; ainsi que de tenir «en laisse» les vifs avants «sang et or». De prime abord et rien qu'en focalisant sur les aspects négatifs du CA, l'équipe de Bab Jedid est passée à côté du sujet, même si certains points lumineux sont à retenir. Cela dit, les puristes retiendront que Agrebi n'a rien d'un défenseur (c'est ce qu'affirme le coach depuis un mois) et a été la source de quasiment tous les déboires clubistes avec Oussama Haddedi, et plus haut, Karim Nafti, tout simplement décevant. Le jeune animateur de couloir Agrebi a «cassé» le hors jeu-piège à deux reprises et, face à un adversaire rompu au haut niveau, cette erreur de placement a été payée cash. Pis encore, sur l'action du premier but de l'EST, Agrebi avait la possibilité d'éviter le pire. Mais que voulez-vous, n'est pas défenseur qui veut ! Idem sur le flanc opposé avec un Oussama Haddedi, naïf et dépassé par les événements, en dépit d'une certaine bonne volonté. Manque de vivacité, de punch, de grinta, de conviction et de vélocité. Le jeune arrière gauche a raté sa sortie et est passé à côté du sujet. Il aurait été préférable d'aligner d'entrée Seïf Akremi, mais le coach a préféré titulariser un joueur régulier à l'entraînement plutôt qu'un joueur rompu à ce genre de match, mais démobilisé depuis quelque temps déjà. Grosso modo, la défense du CA a tiré l'équipe vers le bas. Même l'international Bilel Ifa n'a pu couvrir à lui seul les bévues de ses coéquipiers. Certes, le binôme de Ifa, Seïf Tka, a tenté quelques incursions, dont une tête rageuse qui aurait pu finir sa course dans les filets. Mais de toute évidence, beaucoup de travail attend le transfuge usémiste du CA. Les hésitations de Nefzi Autre élément à blâmer: Sami Nefzi n'a pas marqué son territoire et a peiné à guider sa défense. Sur les trois buts de l'Espérance, Nefzi n'a pas anticipé l'appel de Iheb Msakni dans le dos de son ange gardien et aurait dû se présenter en dernier défenseur face au vif attaquant «sang et or». Bref, il aurait dû penser et agir à la Chokri El Ouaer ! D'ailleurs, sur les trois buts de l'EST, il est surprenant de remarquer le manque de maturité tactique du CA. Yannick qui décroche, fixe et sert Msakni dans le dos du défenseur clubiste, c'est vu, puis revu, et c'est devenu du déjà vu ! Et à trois reprises s.v.p ! Si le CA a raté sa sortie (il a perdu: donc inutile de chercher de faux fuyants), le staff technique peut tout de même être fier du jeune Jaziri, auteur d'un superbe but dans un trou de souris, alors que dans le même temps, l'international Lamouchia a haussé son niveau de jeu et est à créditer d'une bonne sortie. Idem pour Djabou, tout aussi vertueux, mais encore à la recherche de ses repères sur le terrain. Mercredi, la force de l'adversaire «sang et or» se situe dans son intelligence dans le jeu. Métier, ruse, talent, automatismes et bonne lecture du jeu du CA. Sans enfiler le costume de dominant, l'Espérance s'est présentée en champion qui a su tirer le meilleur d'un groupe qui a méritoirement atteint ses objectifs de victoire.