La requête formulée par l'ASG pour faire annuler les décisions de l'AG de la FTF et, par ricochet, tous les verdicts de la dernière saison n'inquiète pas outre mesure l'organe fédéral. L'Avenir Sportif de Gabès a attendu la fin de la saison pour jeter un pavé dans la mare : il a chargé son conseiller juridique de déposer auprès du Comité national d'arbitrage sportif (CNAS) une requête en annulation des conclusions de l'assemblée générale ordinaire de la Fédération tunisienne de football (FTF) du 30 juillet dernier à Hammamet et des mesures adoptées par les clubs des Ligues 1 et 2. L'intérêt d'une telle démarche pour la Zliza consiste à annuler les verdicts découlant de la saison 2011-2012, notamment la relégation du club du Sud-Est en compagnie de l'Etoile de Béni Khalled. Une saison blanche en quelque sorte en raison des nombreuses infractions retenues par le club de Ryadh Jeridi à l'endroit des règlements généraux de la FTF, mais également de ceux de la Fédération internationale (Fifa). L'instance fédérale nationale, par la bouche de son président, ne semble pas ébranlée ou inquiète face aux arguments retenus par l'ASG : «Il n'est pas acceptable qu'un club soit présent aux travaux de l'AG en question et adopte les articles proposés, puis qu'il vienne, une fois la saison terminée, nous raconter qu'il n'a pas adopté ces mesures. Au sujet du mercato de l'été 2012, tant qu'il conteste le fait qu'il puisse y avoir trois sessions de marché des transferts sur une seule saison —celles de l'été 2011, de l'hiver 2012, puis de l'été 2012—, le club plaignant n'aurait pas dû bénéficier du mercato de l'été 2012 où il avait recruté la bagatelle de seize joueurs s'il n'était pas d'accord avec cette réponse exceptionnelle à une situation urgente, rappelle Wadii El Jary. Je dirai même à nos amis de l'Avenir de Gabès qu'il ont été les premiers à tirer profit de cette situation. Sur une année administrative, nous avons ouvert tout juste deux sessions de mercato. Nous sommes plutôt dans les règles, a fortiori, après les consultations avec la Fifa, laquelle nous a rassurés quant au bien-fondé de notre démarche. Au sujet des licences mentionnant la saison 2012-2013 et qui ont servi pour la dernière partie de la compétition 2011-2012, soit à partir du 1er juillet 2012, il s'agit d'un simple souci d'actualisation : dès que la saison déborde (par définition, elle s'étale du 1er juillet au 30 juin suivant), le système d'enregistrement vous oblige automatiquement à actualiser ces documents. C'est une simple mesure administrative qu'il fallait respecter. La Fédé n'a pas enfreint, dans ce cas de figure, les règlements. Rien n'a été fait de manière arbitraire», explique le patron fédéral. Une nouvelle AG pas avant la fin de la saison Autre argument avancé pour faire annuler les assises du 30 juillet dernier à Hammamet, la question du vote : «Cela ne fait pas sérieux de venir aujourd'hui, plus de deux mois après les faits, prétendre que le scrutin a été irrégulier, déplore Wadii El Jary. Comme pour toute AG, il y a eu vote à main levée. Tous les articles adoptés étaient passés par le vote, comme en témoignent les P.V. Le débat ne peut pas glisser jusqu'à un tel niveau. Non, franchement, je ressens là une grosse déception. S'il y a aujourd'hui des clubs voulant amender certains articles, ils peuvent le faire dans le cadre d'une assemblée générale ordinaire qui ne peut pas objectivement être convoquée avant la fin de la saison 2012-2013. Certes, les règlements de la FTF, ce n'est pas le Coran. Seulement, il y a un cadre général duquel on ne peut pas échapper. De tels amendements pourraient dans ce cas entrer en application à partir de la saison 2013-2014», analyse le président fédéral qui considère que la requête de l'ASG n'a véritablement aucune chance d'aboutir. Pourtant, le sujet d'actualité qui a trait aux graves difficultés financières éprouvées par la quasi-totalité des clubs avant de négocier la saison 2012-2013 requiert le plus d'attention. Wadii El Jary rappelle à cet égard l'effort consenti par son instance : «Actuellement, les dettes des clubs envers la FTF se chiffrent à 1,650 million de dinars, ce qui est considérable, annonce-t-il. Nous avons versé au bénéfice des clubs de L1 et L2 le montant de 4,270 millions de dinars au titre des droits TV. Par ailleurs, un pactole de 970 mille dinars était allé dans les caisses des clubs de L3 et amateurs. Ce qui donne un total de 5,240 millions de dinars. Nous allons à présent retrancher les dettes des clubs à partir de la tranche des droits TV pour la prochaine saison. S'il y a de mauvais payeurs qui nous disent qu'ils n'avaient pas perçu d'avances de la part de la FTF, pourquoi pénaliser les bons gestionnaires?», se demande le président de l'exécutif fédéral. Depuis la dernière assemblée générale, la FTF a imposé aux clubs de payer un pourcentage de 5% pour les associations de L1 et L2, et de 2% pour celles du foot amateur sur chaque transfert. Cela doit rapporter aux caisses fédérales un joli pécule de 700 mille dinars. Dans le climat actuel de tarissement des sources de financement, les clubs traînent la patte pour s'acquitter de ce devoir. La fédé les presse de payer. Un décor de parfait amour !...