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Jebali : les dépenses de santé sont lourdes pour l'Etat et pour les familles Dialogue national sur les politiques, les stratégies et les plans nationaux de santé
Le dialogue national sur la réforme des politiques, des stratégies et des plans nationaux de santé, lancé à l'initiative du ministère de tutelle, a démarré hier matin à Gammarth. Le dialogue qui s'étalera sur une année, vise à promouvoir le rendement du système de santé en Tunisie à travers l'ouverture d'un débat entre toutes les parties concernées dans le cadre d'une approche participative afin d'aboutir à l'élaboration de stratégies globales en matière de santé et des plans d'action efficaces visant à répondre aux aspirations des citoyens, tout en tenant compte des potentialités disponibles. A cette occasion, le chef du gouvernement provisoire, Hammadi Jebali, a souligné l'importance de ce dialogue qui vise à revoir de façon radicale les choix précédents, à promouvoir les prestations de santé de base ainsi que le secteur privé, appelant toutes les composantes de la société à présenter leurs suggestions pour promouvoir les prestations sanitaires à travers l'ensemble du pays. Il a indiqué que 7,5% du budget de l'Etat est alloué au secteur de la santé, faisant remarquer que la révision à la hausse de ce taux n'est pas envisageable pour le moment, car une telle décision aurait des incidences directes sur le développement des autres prestations sociales et se ferait aux dépens d'autres secteurs. M. Jebali a indiqué que les dépenses de santé sont devenues lourdes pour l'Etat et pour les familles, ce qui exige l'adoption d'un système équilibré qui tient compte des attentes du citoyen et garantit la préservation des équilibres financiers de l'Etat. De son côté, Abdellatif Mekki, ministre de la Santé, a indiqué que la réforme du système de santé est une responsabilité commune, soulignant que le dialogue sur la réforme du secteur de la santé permettra de se pencher sur des questions cruciales telles que l'organisation du secteur comme le mode de financement des prestations et le renouvellement du cadre juridique. Pour sa part, Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, a mis l'accent sur le droit de tous à la santé qui doit être inscrit dans le texte de la Constitution, indiquant que les réformes souhaitées dans le secteur de la santé doivent être le fruit d'un dialogue national réel auquel toutes les parties doivent participer. Il a, en outre, annoncé que la Tunisie publiera, pour la première fois, un rapport sur les droits économiques, sociaux et culturels. Le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia, a fait savoir que le déficit des caisses sociales dépassera cette année 80 millions de dinars et pourra avoisiner les 200 millions de dinars en 2016. Il a estimé que le taux de pauvreté (noyau dur) qui a atteint 6% va alourdir le budget alloué aux bulletins de soins gratuits et à tarifs réduits qui profitent, actuellement, à trois millions de personnes. La ministre de l'Environnement, Mamia El Benna, a évoqué dans son allocution les répercussions du phénomène des changements climatiques sur la santé et sur les systèmes de santé des pays. Elle a appelé à trouver de nouveaux mécanismes capables de détecter les dangers environnementaux sur la santé afin d'éviter l'apparition de nouvelles maladies et à élaborer les cadres institutionnels et législatifs y afférents. Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Hassine Abassi, a souligné l'importance de respecter les principes de la transparence et le droit d'accès à l'information, notamment en ce qui concerne les négociations avec l'étranger sur la réforme du système de santé. Abassi a mis l'accent sur la nécessité d'améliorer les prestations dans les établissements publics de santé auxquels s'adressent la plupart des Tunisiens (70%), de réduire les écarts entre les régions côtières et intérieures et d'améliorer les conditions de travail du personnel de santé. Laura Baeza Girait, ambassadrice, chef de la délégation européenne en Tunisie, a signalé la disposition de l'Union européenne à soutenir les efforts de la Tunisie visant la réforme du système de santé. Samir Ben Yahmed, représentant du bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé en Tunisie, a fait remarquer que l'opportunité est offerte pour revoir en profondeur les anciens concepts et élaborer une nouvelle politique en matière de santé, soulignant la disposition de l'OMS à appuyer la Tunisie dans ce domaine.