Le détenteur d'un diplôme de mathématiques dispose de toutes les compétences pour réussir une carrière d'actuaire, profil très prisé par les compagnies d'assurances. Toutefois, sa formation demeure inadéquate à ce métier et incomplète puisqu'il n'y a pas eu de passerelles entre son cursus de formation classique et d'autres formations en spécialité financière. Graine de bien ou de mal ? On ne sait plus comment qualifier la jeunesse tunisienne. Chômeur et diplômé, le jeune de nos jours trouve du mal à se faire une place dans le marché du travail. En parallèle, les entreprises recherchent désespérément des profils qui répondent au mieux à leurs besoins. Cela a généré, d'un côté, des entreprises à faible taux d'encadrement et, de l'autre, un marché de travail qui regorge de diplômés chômeurs. Et au centre, un système éducatif inefficient. Résultat, un taux de chômage galopant. Le constat est flagrant : le chômage des jeunes Tunisiens est plus grave que celui des pays similaires, notamment le Maroc. Et le taux est devenu plus élevé qu'en Algérie. Toutefois, il convient de préciser que cette problématique trouve ses origines dans les choix politiques antérieurs qui, au départ, ont été bâtis sur de bonnes et moins bonnes intentions. Selon les bonnes, plus on est formé et diplômé plus on aurait de possibilités de décrocher un travail. Mais cette vision simpliste n'a mené qu'à la multiplication du nombre de diplômés de supérieur et des diplômes sans se soucier de la qualité des formations ni des débouchés. En effet, il est difficile de réserver des postes de professeur pour toute une promotion de diplômés en mathématiques. Encore moins pour toutes les promotions. Par ailleurs, on assiste à une explosion de nouveaux métiers dans le secteur financier. A titre indicatif, le marché du travail manque de profil d'actuaire. Or, le détenteur d'un diplôme de mathématiques dispose de toutes les compétences pour réussir une telle carrière. Toutefois, sa formation demeure inadéquate à ce métier et incomplète puisqu'il n'y a pas eu de passerelles entre son cursus de formation classique et d'autres formations en spécialité financière. Quelle formation ? A ce problème épineux, il n'y a pas de recettes à appliquer. Pour rechercher les remèdes, il faut retourner aux racines du pourquoi, à savoir le système éducatif. Il est temps pour que ce système s'ouvre à l'entreprise. De l'autre côté, il faut changer la fatalité selon laquelle le travail dans la fonction publique est une continuité logique des études. Pour ce faire, il faut encourager l'entrepreneuriat. C'est là où il y a une adaptation mentale des formés. Le monde appartient, désormais, à ceux qui ont des idées et innovent. A cet égard, la jeunesse tunisienne paraît comme une force de frappe. Ces jeunes sont un atout à condition qu'une partie d'entre eux devienne les entrepreneurs de demain. On ne cesse de rappeler à cet égard que la richesse de la Tunisie, la seule, réside en son capital humain. Mais, ce potentiel est tributaire de la qualité des formations et le degré d'ouverture sur l'extérieur. De plus, il faut multiplier les mécanismes d'accès au capital et à l'assistance technique et administrative.