Suite aux violents affrontements survenus, mardi soir, au poste de la Garde nationale à la cité Khaled Ibn El Walid, ayant causé la mort de deux personnes appartenant au courant salafiste, les agents de la Garde nationale ont observé, hier matin, à Douar Hicher un sit-in de deux heures, en signe de protestation et d'indignation face au silence du gouvernement provisoire. Leurs revendications se résument, somme toute, en l'application de l'article 4 de la loi de 1969, leur permettant d'avoir une marge de manœuvre nécessaire pour assurer leur propre sécurité, ainsi que celle des citoyens. Tôt hier matin, la tension était, ainsi, à son comble. Devant la poste de la Garde nationale de Douar Hicher, une mobilisation sécuritaire massive a eu lieu, sur fond de calme précaire qui a prévalu sur la localité. Du côté de la mosquée Beni Hachem, les trois unités de la Garde nationale étaient en état d'alerte. Des véhicules blindés se sont déployés sur place, d'autres n'ont cessé d'affluer pour apporter renfort et soutien. Revenant sur les événements qui s'étaient déroulés dans la nuit de mardi à mercredi, certains agents nous ont livré leur version des faits. Il s'agissait, d'après leurs dires, de dizaines de salafistes qui avaient envahi, armés, le poste de la Garde nationale de la cité Khaled Ibn El Walid, à Douar Hicher, avec l'intention de libérer leurs collègues suspects impliqués dans les incidents de samedi dernier. Aussi, selon la même source, l'agression est-elle survenue dans une vaine tentative de détruire les quelque 286 dossiers de plaintes déposées par les habitants à leur encontre. De l'autre côté, aux alentours de la mosquée Ennour, située au même endroit, l'ambiance était également tendue. C'est que, selon des témoins oculaires, des centaines de salafistes ont occupé la rue du marché, perturbant, ainsi, son rythme habituel. Des commerçants ont été contraints de fermer boutique. Selon la TAP, les cours ont été, de même, interrompus dans certains établissements éducatifs mitoyens. A leur passage, pour rejoindre leurs collègues, deux agents de la Garde nationale ont été blessés par des armes tranchantes, raconte une des victimes légèrement touchée au pied. Le deuxième a été transféré à l'hôpital après avoir reçu un coup d'épée à la main. Une demie-journée durant, la mosquée Ennour était sous le contrôle de ces salafistes jihadistes qui ne cessent, témoignages à l'appui, d'en faire leur fief de rencontres, de prière, mais aussi d'esquisses de scénarios de troubles et de terreur. Une base d'opérations préméditées, pour ainsi dire. «Depuis mardi soir, aucune instruction ne nous a été communiquée par nos supérieurs. Nous ne savions pas quoi faire face à ces fauteurs de troubles...», s'inquiète un agent, s'interrogeant sur la position du gouvernement vis-à vis de cette montée en puissance du phénomène salafiste. «Un phénomène hors-la-loi», s'exprime-t-il.