Le figuier de Barbarie existe dans le Kairouanais depuis des siècles, car c'est une culture qui s'adapte bien au climat semi-aride de la région et elle ne demande ni entretien ni engrais. Les fellahs l'ont toujours cultivé en sec pour délimiter leurs parcelles de terre et les protéger, ainsi que pour les besoins fourragers du bétail surtout en période de disette, faute de parcours. Ce n'est que par la suite qu'on a commencé à s'intéresser à son fruit pour la consommation locale et qui était de courte durée. Avec l'introduction des expériences des cultures nouvelles, on a créé, à partir de 2003, des parcelles de démonstration de cactus inerme (sans épines) en irrigué dans la délégation d'El Ala destinées à la consommation de figuiers de Barbarie. Quant aux feuilles charnues, hachées, crues, elles sont un cataplasme efficace contre les points de pleurésie. Ainsi, il y a une forte demande de ce fruit à l'aspect très épanoui et qui fait de délicieux desserts et confitures. C'est pourquoi plusieurs agriculteurs ont décidé de réserver une partie de leurs parcelles de terre à la culture du cactus inerme et avec le système de goutte-à-goutte. D'autre part, certains agriculteurs ont introduit les figues de Barbarie d'arrière-saison «Mokhsi» qu'on peut consommer en été mais aussi en automne. Elles sont tellement délicieuses et d'excellente qualité qu'on les croirait parfumées. Si Mohamed Kraïdi, un des premiers fellahs à avoir entrepris cette expérience à la zone rurale de Messiouta, nous confie que la culture du figuier d'arrière-saison demande beaucoup de technique, d'entretien et de savoir : «En effet, lors de la floraison de la première portée au mois de juin, on procède à l'élimination du fruit et des raquettes, puis on introduit une nouvelle raquette pour obtenir un fruit de meilleure qualité qui puisse s'écouler jusqu'au mois de novembre. Les consommateurs en raffolent!».