Certains d'entre eux ont été conviés via SMS ou leurs boîtes électroniques, d'autres ont été informés à travers les réseaux sociaux. Les jeunes demandeurs d'emploi ont afflué, hier matin, vers la Cité des Sciences de Tunis pour tenter leur chance dans le marché du travail et saisir l'opportunité, tant attendue, d'un premier salon de l'emploi spécifiquement consacré au secteur des nouvelles technologies de la communication. Nombreux étaient, alors, les diplômés concernés qui sont venus, en grand nombre, munis de leurs CV, imbus d'espoir et d'ambition. Ils semblent avoir énormément confiance en les nouvelles perspectives que pourrait leur ouvrir un tel événement organisé à point nommé. Enthousistes, ces jeunes postulants n'ont rien laissé au hasard. Faisant le tour des stands exposés sous des tentes géantes aménagées pour l'occasion, ils n'ont pas manqué de se mettre en contact avec les chefs d'entreprises pourvoyeurs d'un large éventail d'offres d'emploi. Des promesses et des rêves, n'est-ce pas! Bien que l'invitation de participation ait été adressée à un millier d'entreprises installées dans le Grand-Tunis, seule une centaine d'entre elles ont répondu à l'appel. «Alors que nous leur avons envoyé des e-mails et frappé à leurs portes, deux mois avant, ces chefs d'entreprise se sont montrés, hélas, peu disposés, demandant d'y réfléchir davantage...», indique M. Hichem Abbessi, responsable auprès de l'Agence nationale de l'emploi et du travail indépendant (Aneti) et membre du comité d'organisation dudit salon. Intitulé «Tunisi@Work », ce salon vient se focaliser sur les profils innovants à haute valeur technologique, en tant que première expérience dont l'initiative revient, en fait, à une organisation américaine (Usaid) basée à Tunis, avec le concours, bien entendu, du ministère de tutelle. Cette dernière a tenu à faire le suivi pour prendre, ultérieurement, en charge la formation des jeunes candidats au cours de la phase post- recrutement. Un atout complémentaire pour une meilleure intégration professionnelle. Selon la responsable de l'Usaid, cette initiative s'inscrit dans le rapprochement des demandeurs d'emploi des employeurs. Selon elle, le choix de l'organisation d'un salon en matière de Tic reflète le besoin du gouvernement tunisien, qui se fait de plus en plus sentir dans ce secteur, en grande croissance. Aux dires de M. Abbessi, quelque trois mille jeunes diplômés en Tic, déjà inscrits dans les différents bureaux d'emploi répartis dans le Grand-Tunis, ont reçu des messages d'information pour venir prendre part au salon. L'objectif est de tenter de rapprocher l'offre de la demande. A l'en croire, 1.060 postes d'emploi leur ont été réservés, avec une panoplie d'outils d'assistance et d'accompagnement. Un peu partout, dans les coins du salon, des bornes tactiles interactives ont été mises à la disposition des jeunes visiteurs qui n'ont pas fini de consulter une liste d'offres classées par secteurs et spécialités demandées. Haïfa, 28 ans, diplômée en informatique, venue de la Cité El Khadhra, nous a confirmé avoir reçu une invitation, quelques jours avant l'événement. «C'est là une belle initiative de faire en sorte que le diplômé et le chef d'entreprise soient en contact direct. Cela est de mise, à condition que les entretiens d'embauche auxquels sont soumis les candidats soient réellement porteurs de promesses..», espère-t-elle. Pour Khalil, 24 ans, pareil salon représente une occasion à ne pas rater. Fraîchement sorti de l'université, il y a à peine un mois, sans pour autant avoir encore son diplôme en master qualité-productivité à Montfleury, ce jeune est venu tenter sa chance. Ainsi commence la bataille de l'emploi sous nos cieux. Recherches, rencontres, entretiens et rendez-vous professionnels, mais pas forcément la réalisation de toutes les promesses déclarées. Parce que la quête du travail est un parcours du combattant. Au-delà, l'emploi est synonyme de la dignité sociale pour laquelle a été déclenchée la révolution d'une population sans emploi, privée des atouts du développement et du progrès. De l'autre côté, Manel Thabet, responsable recrutement et organisation au sein d'une société spécialisée en développement informatique, est pleinement engagée dans un entretien avec un jeune demandeur d'emploi. «On est là, aujourd'hui, pour cibler des profils de développement informatique, mais d'autres à caractère commercial et de marketing pour les besoins de notre groupe..», explique-t-elle, révélant qu'une cinquantaine de CV lui sont parvenus. Sa société, a-t-elle affirmé, prévoit cinq postes d'ici la fin 2012 et une dizaine pour le début de l'année prochaine. Entouré d'un groupe de jeunes, Noureddine Haddaoui, président de la Ligue tunisienne des parents, association qualifiée de porte-voix des parents d'élèves auprès des établissement éducatifs, était en train de leur faire connaître les missions et les objectifs de son association. Il était là pour soutenir les jeunes diplômés voulant s'installer à leur propre compte. Son association leur permet, à ses dires, d'assurer le financement des projets à caractère éducatif et culturel. «Il s'agit, à titre d'exemple, des institutions parascolaires, des garderies d'enfants ayant des difficultés de communication... où il sera procédé à la mise en place de cybercafés et de bibliothèques...», précise-t-il. L'idée est d'arriver à prémunir l'élève contre les éventuels risques dans la rue, en dehors du temps scolaire, car, a-t-il ajouté, ces petits enfants sont, aujourd'hui, en proie à la désintégration sociale, loin du contrôle assidu des parents. Après ce salon, plusieurs autres sont attendus prochainement à travers les régions, comme l'a signalé la responsable de l'Usaid.