Des membres du personnel de la Radio tunisienne se sont rassemblés, hier, devant le siège central de l'établissement en solidarité avec la directrice des affaires juridiques, Sihem Bouazza, qui observe un sit-in, depuis le 7 novembre 2012, dans son bureau, pour protester contre une décision disciplinaire dont elle fait l'objet. Sihem Bouazza a déclaré à l'agence TAP, par téléphone (l'accès à son bureau étant interdit aux journalistes), que le président-directeur général de l'Etablissement de la Radio tunisienne (ERT), Mohamed El Mouaddeb, l'a traduite devant le conseil de discipline de manière arbitraire, et ce, après qu'elle eut demandé un audit financier et administratif de l'établissement. Elle a affirmé avoir reçu des plaintes de plusieurs employés contre l'injustice de l'administration, ajoutant que depuis la nomination de l'actuel P.-d.g. par le gouvernement provisoire, l'établissement souffre de mauvaise gestion financière et administrative. Le président du conseil de discipline ne l'a pas auditionnée, se contentant d'écouter les témoignages favorables au P.-d.g., a-t-elle indiqué, ajoutant que le conseil a décidé de geler son salaire durant deux mois et de lui retirer son poste de fonction et exigé l'évacuation de son bureau. Sa fille et son avocat ont été empêchés de la rencontrer. «Je ne quitterai pas mon bureau et je poursuivrai mon sit-in», a-t-elle martelé. De son côté, Boutheina Gouia, journaliste à la Radio tunisienne, a fait savoir que des membres du personnel de la radio allaient entamer un sit-in illimité, à partir de la journée d'hier, après le refus du gouvernement de recevoir leurs doléances. Elle a indiqué que Mohamed El Mouaddeb a commis plusieurs «irrégularités» dont notamment le «recrutement de collaborateurs externes sympathisants d'Ennahdha au détriment du personnel de la boîte». Bechir Saghari, qui avait récemment démissionné de son poste de directeur de Radio Monastir, a souligné, de son côté, que le P.-d.g. de l'Ertt exerce des pressions sur tous les services et avec des méthodes différentes, ce qui constitue selon lui un mauvais indicateur pour l'avenir de l'entreprise. Il a rappelé qu'il avait démissionné en réaction a l'interférence du P.-d.g. dans des questions relevant de la ligne éditoriale de la radio. Contacté par les médias, le P.-d.g. de l'ERT a refusé tout commentaire.