Les jeunes du Front populaire ont observé, hier, à la Kasbah, un rassemblement de protestation contre l'accord de partenariat conclu entre le gouvernement provisoire et l'Union européenne (UE) et qui accorde à la Tunisie le statut de «partenaire privilégié», considérant qu'il «nuit aux intérêts économiques de la Tunisie post-révolution». Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, membre fondateur du Front populaire, a argumenté ce rejet en affirmant que «le gouvernement ne s'est pas concerté avec les partis politiques et avec la société civile avant de signer», ajoutant que «l'expérience du partenariat avec l'UE sous l'ancien régime n'a pas été évaluée». Un accord touchant la souveraineté et la sécurité économique du pays ne doit pas être conclu dans le secret, a-t-il souligné, estimant qu'il aurait dû faire l'objet d'un dialogue national. Le gouvernement provisoire, a-t-il encore noté, n'a pas la légitimité de signer des accords ou des conventions qui engagent les Tunisiens pour des décennies, et «en l'absence d'une Constitution et d'un dialogue national sur les dossiers vitaux et le modèle de développement», a-t-il lancé. Cet accord a, en outre, prévenu M. Belaïd, menace les secteurs économiques tunisiens comme les services, l'agriculture ou le marché de l'emploi. La Tunisie a accédé, hier, au statut de «partenaire privilégié» de l'UE au terme de la 9e session du Conseil d'association Tunisie-Union européenne tenu à Bruxelles. Un plan d'action pour la période 2013-2017, relatif aux domaines politique, économique, social et financier, a été convenu entre la Tunisie et l'UE.