Les Journées cinématographiques de Carthage ont rendu hommage, samedi soir, au réalisateur malien Souleymane Cissé, à travers la diffusion de l'un de ses films, «Waati», au Théâtre municipal de Tunis. Le film, qui traite du racisme et de la lutte anti-apartheid, est une ode à la liberté et à la dignité humaine. Ce film, produit en 1995, a été tourné dans trois pays différents, à savoir: la Namibie, la Côte d'Ivoire et le Mali. Il reflète les aspirations du peuple sud-africain à la liberté, au combat contre le racisme et pour les valeurs humaines universelles. L'artiste malien, qui n'est pas revenu en Tunisie depuis 1988, a rendu hommage, lors de son allocution, au festival de Carthage qui lui a décerné son premier prix, le Tanit de bronze en 1972, pour le film Cinq jours d'une vie et le Tanit d'or en 1982 pour le film Finye (Le vent) qui est une œuvre engagée traitant de la révolte des jeunes étudiants maliens face au pouvoir militaire. Il a avoué ne pas être revenu à ce festival «pour la bonne raison qu'il trouve aberrant qu'aucun de ses films primés aux JCC n'a fait l'objet de projection dans les salles de cinéma en Tunisie». Une opinion partagée par plusieurs réalisateurs africains dont certains, pour la même raison, boudent ce festival. Il a formulé l'espoir de voir cette situation changer avec la révolution tunisienne, précisant que le vent de liberté l'a encouragé cette fois à venir au festival des JCC 2012. Pour rappel, S.Cissé a obtenu plusieurs prix du Fespaco mais aussi un prix spécial du Jury à Cannes pour son film Yeelen (la lumière) réalisé en 1987. Souleymane Cissé, qui est depuis 1997 président de l'Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l'audiovisuel de l'Afrique de l'Ouest (UCECAO), a, à son actif, plus de 14 films dont le dernier est le documentaire O Sembene produit en 2012.