Les fédérations régionales de l'hôtellerie sont actuellement à pied d'œuvre dans la mobilisation de leurs troupes dans le cadre de leurs assemblées générales électives qui interviennent à la veille du congrès électif de leur structure nationale, prévu en mars prochain. Des espoirs sont portés à l'égard de ces rendez-vous. Des attentes aussi. A fort juste titre. Car ces assises interviennent à un moment où le secteur traverse une étape marquée par des turbulences et des incertitudes. Elles interviennent aussi alors que la régionalisation de l'activité touristique est retenue comme un axe fondamental de la reforme structurelle du secteur. Il s'agit de mettre en exergue les richesses touristiques des régions et de valoriser davantage les spécificités de chaque région en vue de favoriser l'émergence de nouvelles destinations tunisiennes à part entière. Le tourisme a aujourd'hui tant besoin de se rapprocher de ses régions et de sa culture. C'est une voie qui ne manque pas de pertinence dans la mesure où le tourisme tunisien est plus que jamais appelé à se libérer de cette forte dépendance balnéaire, à diversifier son offre et à défricher de nouveaux sentiers garantissant croissance durable et compétitivité. Les professionnels du secteur, qui débattent aujourd'hui de leur métier au sein des fédérations régionales sont en fait les premiers concernés par les défis que posent les profondes mutations marquant la chaîne touristique. Toutes les régions du pays sont en fait fortes d'un important potentiel à faire valoir tant sur le plan culturel et archéologique que sur le plan écologique et naturel. L'on se rappelle que bien des études de développement touristique dans plusieurs régions ont été engagées notamment à Bizerte, Siliana, Kebili, Kairouan et Kasserine et dont les impacts ont été insignifiants alors que, parallèlement, plusieurs sociétés régionales d'études et de développement touristique ont vu le jour. Ces études, parce qu'elles éclairent sur les potentialités des régions, sont, à la lumière de la nouvelle donne, d'un grand apport dans l'action des organisations professionnelles du secteur dont les fédérations régionales , des structures d'appui à l'investissement créées dans ces régions et les représentations de l'administration du tourisme. Il faudrait maintenant que la coordination soit le facteur fondamental qui guide l'approche et le nouveau modèle de développement dans ces différentes régions. C'est ce qui est hautement attendu des différentes assemblées générales des fédérations régionales de l'hôtellerie dont les adhérents ont depuis des années appelé à une autre gouvernance de leur secteur. Celles-ci gagneraient en crédibilité si elles s'érigent en une force de propositions dont le contenu renseigne sur la maturité d'un secteur et sur le professionnalisme de ses acteurs. La valorisation des spécificités régionales sera certainement au cœur des préoccupations. Elle constitue sans nul doute une opportunité de taille qui appelle à des analyses approfondies, à des réflexes inventifs et à des déclinaisons concrètes qui inscrivent le développement du secteur dans la durabilité.