La Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay a tiré, vendredi, la sonnette d'alarme sur les «violents troubles» survenus à Siliana, pressant le gouvernement à «s'assurer que les forces de sécurité cessent l'usage excessif de la force contre les manifestants». «Les protestataires doivent également éviter de recourir à la force», a insisté Mme Pillay dans un communiqué paru sur le site officiel du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (Hcdh). La Haut commissaire déplore «plus de 220 personnes blessées mardi et mercredi» ainsi que «les violences sporadiques et les arrestations à domicile»; et relève que des manifestants souffrent de blessures graves causées par des munitions de chasse (chevrotine). «Une équipe de notre bureau de Tunis a visité les victimes hospitalisées et a rapporté des cas de blessures par balles à la tête, au dos, au visage et aux yeux, pouvant dans certains cas entraîner la cécité», a-t-elle souligné, ajoutant que «des protestataires souffrent aussi de fractures osseuses». La Haut commissaire condamne, dans le communiqué, «le recours disproportionné à la force dans une manifestation préalablement annoncée» et appelle les autorités à «cesser d'urgence les tirs contre les manifestants». «La liberté d'expression, d'opinion et de rassemblement pacifique sont des droits fondamentaux de l'Homme qui doivent être protégés et préservés», a-t-elle rappelé, invitant toutes les parties à «engager un dialogue positif et constructif». Mme Pillay exhorte, en outre, le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour assurer un développement équitable «qui permettra à tous les Tunisiens de bénéficier de leurs droits économiques et sociaux».