Une journée de réflexion sur «les archives et le droit de savoir» a été organisée, hier, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale des archives et de la Journée mondiale des droits de l'Homme. Selon les organisateurs, l'objectif de cette rencontre est d'identifier les obstacles d'accès aux archives en Tunisie et d'étudier les moyens en vue de mettre en place des politiques archivistiques pour la défense des droits de l'Homme en Tunisie. Le directeur général des archives nationales, Hédi Jalleb, a indiqué que le décret-loi de mai 2011 relatif à l'accès aux documents administratifs prévoit des exceptions qui interdisent l'accès à ces documents. Il a précisé que la loi organisant la Fonction publique et la loi sur la protection des données personnelles qui interdisent au fonctionnaire de fournir des documents administratifs au public sont en contradiction avec le décret-loi de mai 2011, appelant à revoir les textes juridiques dans le sens de la transparence et d'une meilleure harmonisation. Mme Misako Ito, conseillère pour la communication et l'information au bureau régional de l'Unesco pour l'Afrique du Nord, a relevé l'importance de la Déclaration universelle des archives, adoptée par l'Unesco en octobre 2011, qui souligne le rôle des archives dans la mise en pratique de la transparence administrative, de la responsabilité démocratique et de la préservation de la mémoire sociale collective. M. Antonio Gonzalez Quintana, directeur général adjoint des archives en Espagne, a mis l'accent sur le rôle des archives pour déterminer les responsabilités des crimes commis par les dictatures et rendre justice aux victimes. Ont pris part à cette rencontre, tenue à l'initiative des archives nationales de Tunisie et l'Unesco, des historiens, juristes et défenseurs des droits de l'Homme venus de pays ayant connu des transitions démocratiques, à l'instar de l'Afrique du Sud, l'Espagne, l'ex-Yougoslavie et l'Amérique latine.