De temps à autre, le trafic se trouve perturbé entre la Tunisie et la Libye, au poste frontalier de Ras Jédir, mais juste pour une courte période, puis il reprend son cours normal avant de s'interrompre de nouveau. Ce même scénario se répète plusieurs fois par mois. Avant-hier, des camions chargés de bananes et de pommes, en provenance de Libye, et dont les procédures administratives ne sont pas en règle, ont été empêchés par les autorités libyennes de franchir la frontière vers la Tunisie. Les grandes quantités de fruits transportées illégalement ont été ainsi avariées après toute la journée de mercredi et les pertes étaient substantielles. Cela n'a pas plu aux commerçants tunisiens qui ont jugé bon de rendre la monnaie double. Ils ont alors dressé un barrage, à une dizaine de kilomètres de la ville de Ben Guerdane, pour bloquer la route devant tous les camions chargés de marchandises à destination de la Libye et dont les formalités administratives sont pourtant accomplies. Seules les voitures transportant des familles étaient autorisées à passer. Et comme les dernières fois, cet acte n'a pas beaucoup duré. C'était un simple signe de protestation de la part des commerçants de Ben Guerdane puisque nous avons appris de source digne de foi, à Ras Jédir, que la majorité des camions ont, finalement, été autorisés à franchir la frontière avec leurs marchandises. Deux délégations fermées En signe de protestation et pour faire plus de pression sur les autorités régionales et le gouvernement, les sans-emploi du gouvernorat de Tataouine ont franchi un autre pas. Ceux de la ville de Remada ont fermé leur délégation et empêché les fonctionnaires d'y accéder depuis mardi. Les sans-emploi de Tataouine ont fait de même revendiquant le recrutement immédiat dans les sociétés pétrolières de la région.