L'instance olympique va-t-elle marquer une rupture avec le passé? L'instance sportive la plus prestigieuse en Tunisie tient aujourd'hui son assemblée générale extraordinaire sur fond de polémiques et de bras de fer avec le ministère de la Jeunesse et des Sports. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce qui s'est passé entre le Cnot et la tutelle. D'une part, le Cnot rejette l'interventionnisme déplacé de la tutelle dans ses affaires, d'autre part, le ministère n'est pas content du contenu des amendements dans les statuts du Cnot. Finalement, ce dernier obtient gain de cause et insiste sur son autonomie et sur les projets des amandements. Pour être plus clair, les conditions d'éligibilité vont changer si les présidents des fédérations les approuvent. C'est là le cœur du problème. Le Cnot va-t-il s'ouvrir devant les compétences sportives et devant un sang neuf qui attend à être injecté depuis bien longtemps? D'après les textes proposés, les conditions deviennent plus souples qu'avant. Un seul mandat à la tête d'une fédération (au lieu de trois auparavant) ou une médaille olympique vont suffire pour se présenter aux futures élections (rendez-vous tant attendu). D'après l'instance olympique, on ne pouvait pas faire mieux en termes d'ouverture. Le Cnot finira-t-il avec ce statut de club fermé et réservé à quelques personnes seulement? C'est ce que tout le monde veut savoir. Pour un poids plus important L'assemblée extraordinaire se tient alors que la campagne électorale a déjà commencé. Des membres actuels du Cnot mais aussi des présidents de fédérations actuels (dont quelques-uns traînent un passé honteux au service de l'ancien régime et de leurs propres intérêts) forment les coalitions et se mettent déjà dans la peau d'un membre du Cnot! C'est du pur personnel et ça n'a rien à voir avec de véritables projets sportifs. Qu'est-ce qu'on peut attendre du Cnot alors? Après des années où le gendre et le conseiller du déchu ont ridiculisé le Cnot et le sport national avec un bras de fer pendant de longues années contre l'intérêt des sportifs, voilà qu'on se retrouve face à des problèmes sportifs complexes. Malheureusement, le Cnot reste une institution protocolaire qui ne contrôle pas les fédérations et leurs politiques. Même l'arbitrage sportif (le Cnot est le recours suprême en cas de litiges sportifs) n'était pas exempt de reproches. — Franchement on a besoin de voir de nouveaux visages qui connaissent mieux et de plus près les problèmes et les ambitions des sportifs tunisiens. Peut-on faire du neuf avec du vieux ? Sûrement pas. En même temps, attention, pour la énième fois, aux mauvais dirigeants et aux magouilleurs reconnus qui tapent aux portes du Cnot. Ce sont des gens qui vont spolier l'image de marque du Cnot. — Le Cnot doit être plus présent dans la configuration des politiques sportives. Comment peut-on donner à une fédération carte blanche pour la préparation olympique? Savez-vous que l'on prépare n'importe comment les JO sans que l'instance olympique ne réagisse. Financement, politiques sportives, structures sportives, juridiction du sport, suivi des plans de carrière sportifs, management du sport... Voilà des dossiers où le Cnot doit être plus présent. Nous sommes un peu loin de cette image idéale, mais ça peut se faire si on y croit ! La première étape, c'est pour aujourd'hui.