17 décembre 2010 : Mohamed Bouazizi, jeune marchand ambulant de 26 ans, s'immole par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid. Par ce geste, il entendait protester contre la confiscation de son chariot et de sa balance par l'agent de la police municipale, Fayda Hamdi. 19 décembre : Le mouvement de révolte s'étend à tous les quartiers de Sidi Bouzid. Une guérilla nocturne et urbaine se déclenche entre les jeunes et les forces de sécurité. Le couvre-feu est décrété. 24 décembre : France24 diffuse les images du sit-in des avocats de Sidi Bouzid. Ils protestaient contre la recrudescence des violences policières à l'égard de la population. 28 décembre : Ben Ali rend visite à Bouazizi au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous. 4 janvier : Bouazizi succombe à ses blessures. Il est inhumé le lendemain dans le village natal de ses parents, à Groo Ben Nour. 9 janvier : A Kasserine, Regueb, Sidi Ali Ben Aoun, la police tire sur la foule à balles réelles sur ordre de Ben Ali. Kasserine compte au moins 23 morts. 14 janvier : Le matin à Tunis, devant le ministère de l'Intérieur, près de 40.000 manifestants crient «Dégage» contre Ben Ali et les Trabelsi. A 17h45, l'ex-président quitte le pays avec sa famille. 19 avril 2011 : La policière Fayda Hamdi, accusée d'avoir giflé Mohamed Bouazizi sur la place publique, est acquittée. La «mise en scène» autour de la présumée gifle avait en fait servi à mobiliser la population contre le pouvoir. 28 octobre 2011 : Sidi Bouzid brûle avec l'invalidation par l'Instance supérieure indépendante des élections de six listes de Hachmi Hamdi, président de la Pétition populaire, basé à Londres, qui n'a point respecté le silence électoral imposé par l'Isie. Les manifestants tentent de saccager le local du parti islamiste, qui a été dépassé ici par les listes de Hamdi. Août 2012 : Des émeutes éclatent à la suite d'une marche de protestation, pacifique à l'origine. Des ouvriers de chantiers privés de salaires depuis plusieurs mois réclamaient leur dû. Une grève générale paralyse une région où les promesses de développement non tenues augmentent les frustrations et les tensions politiques. Octobre 2012 : Le gouverneur, Mohamed Nejib Mansouri, nommé par le mouvement Ennahdha, est «dégagé» par la population. Il est remplacé par un technocrate, Tlijani Amara.