Une nouvelle émission d'un emprunt obligataire de 25 milliards de yens, soit 463 millions de dinars, sur une période de dix ans, avec un taux des coupons de 1,19% l'an Le 13e crédit « Samouraï » a été signé, hier, au siège de la Banque centrale de Tunisie lors d'une cérémonie protocolaire de signature de cette nouvelle émission. Et ce malgré le contexte difficile de la région Mena et particulièrement les événements de Siliana qui n'ont pas été sans effets sur les décideurs nippons. Après de longues négociations, la BCT a émis, le 14 décembre courant, un emprunt obligataire sur le marché japonais d'un montant de 25 milliards de yens, soit 463 millions de dinars, assorti de la garantie de la Banque japonaise pour la coopération internationale (Jibic). La garantie de la Jibic a permis à la Tunisie de profiter de conditions très avantageuses en termes de maturité qui s'élève à 10 ans, et de taux des coupons de 1,19% l'an, soit le niveau le plus faible de toutes les émissions obligataires réalisées par la Tunisie depuis 1994. Au-delà de l'aspect financier de cet accord, notamment la mobilisation de fonds pour le budget de l'exercice 2013, M Chadly Ayari, gouverneur de la BCT a souligné «ce crédit est de nature à cultiver le capital confiance en l'économie tunisienne, en général, et de renforcer d'autres volets de la coopération tuniso nipponne déjà ancienne et diversifiée». Avec ce 13e crédit, le cumul des fonds japonais octroyés remonte à 250 milliards de yens, «dont une enveloppe de 170 milliards de yens a été remboursée à temps», souligne le gouverneur. Cette confiance, selon le gouverneur, aura des retombées positives certaines sur les relations économiques et commerciales bilatérales entre les deux pays. Cette émission arrangée par deux maisons de titres japonaises ayant une forte notoriété sur le marché international des capitaux à savoir, Mizuho et Nomura, est qualifiée d'inaugurale sur le marché nippon. A cet égard, l'ambassadeur japonais, M Junichi Takahara a précisé que «la Tunisie, pays hirondelle du printemps arabe est le premier pays de la région et du continent qui a bénéficié de la garantie de la Jibic». Et d'ajouter «c'est une coopération d'intérêt mutuel». Pour la Tunisie, il s'agit de diversifier les sources de financement. Pour le Japon, il s'agit d'une dynamisation du marché financier domestique. Pour sa part, Shigeto Hashiyama, le représentant de la Jibic, a énuméré quatre retombées de cet accord «la diversification des revenus de la Tunisie, de nouvelles occasions d'investissement pour les entreprises japonaises ainsi que la promotion de l'émission d'obligations étrangères sur le marché japonais». Cette émission marque le retour progressif du risque tunisien sur les marchés de capitaux depuis la révolution. D'ailleurs, la souscription de plus de 15 investisseurs institutionnels japonais de différentes catégories à une émission tunisienne, après une absence de plus de six ans, témoigne du fort soutien du gouvernement japonais. S'agissant de l'allocation de ces ressources, M Slim Besbes, ministre des Finances par intérim, a rappelé que le financement du budget se fait dans sa globalité et non par l'affectation des ressources spécifiques à une rubrique particulière. Toutefois, il fait savoir que l'investissement en infrastructure et en équipements dans les régions affichera un montant de 5,5 milliards de dinars.