Il serait tout à l'honneur du ST de refuser les issues tellement faciles, tellement prévisibles, où tant d'intérêts contradictoires entrent en jeu. Le bricolage a forcément ses limites. Le Stade Tunisien ne peut plus compter sur l'effectif actuel. Ses prestations face aux différents adversaires, que ce soit à domicile ou en déplacement, ont prouvé que l'équipe a encore besoin de renfort. Cela concerne aussi bien la défense que l'attaque. Deux compartiments qui laissent de plus en plus entrevoir des défaillances à la fois individuelles et collectives. Résultat: le ST est entré aujourd'hui dans une phase qui ne lui permet plus de compter sur les mêmes joueurs. Certains sont même incapables de justifier leur place au sein de l'équipe. D'autres n'ont pas réussi à saisir les chances qui leur avaient été offertes. L'absence de résultats positifs reflète l'incapacité de l'équipe à accéder à un palier supérieur et à présenter un volume de jeu consistant, et surtout régulier. Pareilles défaillances n'ont pas échappé à Ghazi Ghraïri. L'entraîneur stadiste sait parfaitement que la période des transferts, qui a commencé le 15 décembre, serait déterminante pour l'avenir de son équipe. Les joueurs qui sont aujourd'hui dans le viseur du staff technique devraient répondre à des critères bien précis. Koissi Blaise, dont l'arrivée est officiellement confirmée, a été choisi pour mettre fin à l'absence d'efficacité offensive. Ce choix est jugé comme étant bénéfique pour l'équipe. C'est un joueur connu notamment pour ses qualités intrinsèques qui font de lui un attaquant de métier. La régularité, un gage de réussite Le recrutement de Blaise pourrait-il cependant suffire à une équipe qui a fortement besoin de renforcer sa ligne d'attaque? Quand on pense qu'Orok n'a pas jusqu'ici marqué le moindre but et que Ben Salem se cherche encore, l'on comprend l'obligation pour le club du Bardo de miser sur plus d'un joueur. Autre joueur dont le recrutement est aussi officialisé: le jeune olympique guinéen Camara(18 ans) dont on dit le plus grand bien et qui pourrait constituer la meilleure opération du mercato. Les renforts ne s'arrêtent pas pour autant là. La composition de la défense et le choix de certains joueurs n'ont pas donné jusque-là la satisfaction requise. La liste des joueurs qui seront contactés à cet effet comprend notamment l'enfant du club Seifallah Hosni, qu'on considère capable de donner plus de rigueur à l'axe central, l'arrière droit de l'Espérance Ben Amor, qui n'a pas joué depuis longtemps. Le recrutement de ces deux joueurs dépend de la position des dirigeants espérantistes, et surtout du montant exigé pour ce genre de transfert. Un autre joueur de l'Espérance, lui aussi enfant du club, semble également intéresser les dirigeants stadistes. Il s'agit d'Oussama Boughanmi que le ST tient aujourd'hui à récupérer en vue de renforcer le milieu de terrain. Boughanmi est pour sa part motivé pour revenir au bercail, ne serait-ce que pour reprendre la compétition. Il ne s'agit pour autant de fixer la liste des joueurs à recruter, mais surtout d'en avoir vraiment les moyens. Nous sommes en effet dans un marché où la concurrence tire toutes les contraintes budgétaires vers le haut. Il ne faut pas oublier que l'instabilité technique de l'équipe stadiste est aussi liée à l'instabilité financière. Au ST, le football est entré dans une phase de transition où les responsables sont devenus principalement préoccupés par la seule réalité économique et n'arrivent pas ajuster les investissements en fonction des revenus du club. C'est là le véritable problème stadiste: la situation financière dans laquelle se trouve le club est la conséquence de la pression mise artificiellement. Le concret, c'est le fric, n'arrêtons pas de répéter. Mais penser au football en prenant du recul sera assez significatif pour le ST. Il y a le football «médiatique» et le football de terrain, et c'est le second qui aura toujours raison. Il serait tout à l'honneur du ST de refuser catégoriquement pareilles issues, tellement faciles, tellement prévisibles, mais où tant d'intérêts contradictoires entrent en jeu.