En battant l'ESS par 4-1, l'USM a fait d'une pierre deux coups : infliger à son adversaire sa première défaite et le rattraper en haut du classement A l'issue de la sixième journée de la poule 2, une USM très réaliste a grimpé de la quatrième à la première place grâce à son éclatante victoire sur son voisin l'ESS par un score sans appel (4-1)... Les protégés de C. Ellili, qui a bien décortiqué le jeu de l'adversaire, ont emballé le match dès le coup d'envoi en réussissant à ouvrir la marque dès la 6' par l'inévitable Z. Derbali (défenseur-buteur). Une réussite précoce qui a facilité la tâche des Bleus, qui, malgré un certain fléchissement, ont pu doubler la mise grâce à une belle reprise de volée de leur régisseur M. Hannachi. Un but qui dénote l'inspiration de son auteur mais aussi la clairvoyance de M. Saâda et H. Al Adeb qui ont su amorcer une contre-attaque rapide au moment où l'ESS cherchait par tous les moyens à revenir dans le match. Un coup dur pour les protégés de Kbaïer, surpris par la ténacité et la fougue des «Bleus», très habiles en défense, combatifs à l'entrejeu et percutants en attaque, comme en témoigne ce pressing de H. Messaâdi qui a obligé R. Bédoui à commettre la faute fatale ayant amené le penalty. Faute qui a précipité le naufrage des coéquipiers de A. Methlouthi qui assume la responsabilité du quatrième but signé Jedaïd d'un magnifique retourné acrobatique. En alliant la manière à l'efficacité, l'USM a infligé une correction à l'ESS, trahie par la faiblesse de son arrière-garde à la fois lente et flottante. Toutefois, la combativité des jeunes locaux, qui ont gagné presque tous les duels, a complètement déstabilisé la machine étoilée, l'obligeant à craquer à quatre reprises : «C'est la victoire du cran et de l'application», a commenté Ellili pour qui «les joueurs ont fourni un match plein, couronné par une large victoire synonyme de première place». Le tournant ! En réduisant le score dans le temps additionnel de la période initiale, l'ESS a raté une belle opportunité de remettre les pendules à l'heure avant la pause, lorsque K. Yahia, seul devant Skhiri ,rate l'égalisation. Au début de la seconde période, alors que tout laissait croire que Mazou et consorts étaient en mesure de revenir dans le match surtout après l'incorporation de Lahmar et Sassi, histoire de donner plus de tonus à la ligne devant, Rami Bédoui commet la faute fatale en fauchant Messaâdi en pleine surface de réparation. C'est le troisième but des locaux qui a tué le match. Menée au score par 3-1 et avec une infériorité numérique après l'expulsion de Bédoui et Sassi, l'ESS n'a plus les armes pour réagir, laissant l'initiative à son adversaire du jour, devenu maître de la situation pour terminer le match en roue libre... Cela dit, l'USM a été dans un grand jour, mais ceci n'explique pas la déroute de l'ESS qui a fourni la plus mauvaise prestation depuis le début de saison. Dans cet ordre d'idée, M. Kbaïer, en connaisseur, devrait rectifier le tir et surtout au niveau de son compartiment défensif à la fois fébrile et amorphe. Comme en témoigne l'absence d'entente entre Felhi et le jeune Bédoui qui ont contribué par leur mauvais placement et leur manque d'anticipation à la déroute de leur équipe qui ne revenait plus... malgré la volonté de F. Kom à l'entrejeu et Mazou devant. Il est vrai que Kbaïer a voulu imposer son jeu comme d'habitude, mais l'intelligence et l'abattage de l'adversaire ont tout foutu en l'air. La correction et la rigueur de l'USM ont fait plier le coach étoilé et son équipe complètement asphyxiée par le réalisme et l'efficacité des «Bleus» : «On a mal entamé le match, on aurait pu égaliser avant la pause et même après, mais l'erreur “grossière" de Bédoui nous a porté un coup fatal», a estimé Kbaïer, très déçu par la prestation de ses protégés qui devraient travailler d'arrache-pied pour rebondir. L'USM, en courbe ascendante depuis sa défaite lors de la journée inaugurale à domicile contre le CSS, a bel et bien confirmé son renouveau, alors que l'ESS, invaincue depuis le début de saison, est tombée de haut laissant après sa décevante prestation beaucoup d'interrogations.