Les Tunisiens iront à l'assaut des Egyptiens 34 jeunes joueurs et joueuses, représentant huit nations, disputeront dès ce week-end et jusqu'au 1er janvier 2013, à Yasmine Hammamet, les deux titres majeurs du championnat d'Afrique juniors d'échecs. L'échephilie tunisienne accueille cette importante joute continentale une semaine après avoir fait ses adieux à son père fondateur, Ridha Belkadhi. C'est un moment de grande tristesse. Mais les échéances sont respectées, c'était toujours la devise du regretté maître et grand dirigeant. Il l'eût approuvé, d'autant plus que le sport échiquéen en Tunisie amorce, depuis la révolution, une période délicate et décisive de reprise. Un nouveau bureau fédéral vient d'être élu et de se mettre en place. Il a beaucoup à rattraper sur de longues années de «vaches maigres» : déficit de moyens, désorganisation des clubs, répression de l'activité, recul sensible du niveau de l'élite, faibles résultats des sélections nationales, etc. Ces championnats africains juniors constitueront un test. Ils auront pour but de faire redémarrer une discipline sportive qui a de solides traditions dans notre pays qui avait acquis ses lettres de noblesse pendant des décennies, et qui se retrouve, aujourd'hui, un peu à la croisée des chemins. Il faut dire que l'entreprise ne manque pas d'ambition. Repartir, d'emblée, sur une compétition d'envergure africaine suppose non seulement que la nouvelle équipe fédérale a confiance en ses capacités d'organisation, mais encore (c'est là que réside le véritable défi) que sur le plan technique elle estime que la participation tunisienne est apte à jouer les premiers rôles. La concurrence s'annonce rude malgré tout. Il y aura l'Egypte, pays désormais leader de l'échephilie arabe et africaine, qui avance aussi à pas sûrs, à l'échelle mondiale, avec déjà un trio de grands maîtres internationaux à son actif, et des talents qui s'affirment dans les catégories jeunes. Quatre inscrits, deux garçons et deux filles. Les grands favoris de l'épreuve à n'en pas douter. Il y aura aussi l'Algérie, nation échiquéenne confirmée de longue date. Six candidats, trois garçons et trois filles. Et de sérieuses prétentions. De même que l'Afrique du Sud dont les progrès récents, toutes catégories, sont remarquables. Ce ne sera pas une partie de plaisir (loin s'en faut) pour nos représentants qui seront huit à disputer les deux titres, masculin et féminin. Chez les garçons, nous comptons sur Houssem Meftahi, Baccar Tamzali, Omar Houimel et Mohamed Naouali. Très prometteurs, mais peut-être en manque d'expérience. «Paradoxalement», ce n'est pas le cas de nos filles (Nesrine Baktache, Chadha Meddeb, Chayma Lahmar et Nejla Krifa) qui vantent, elles (Baktache et Krifa surtout) un certain parcours à ce niveau. Attendons et espérons. Les championnats se dérouleront en neuf rondes. Nous y reviendrons.