Le deuxième forum sur les relations pacifiques entre les partis politiques et la non-violence a discuté, hier, les différents volets de la déclaration de principe de la participation pacifique entre les partis politiques. Ce document prévoit le respect des opinions politiques différentes sur la base de l'émulation loyale et l'alternance pacifique au pouvoir. Il recommande, également, d'éviter de lancer des accusations de mécréance et de traîtrise contre les adversaires politiques et de s'abstenir de les exclure, de saboter leurs activités, de les agresser ou d'inciter à la violence contre eux. Il s'agit, aussi, d'instaurer un système de justice transitionnelle qui rompt avec l'esprit vindicatif et l'impunité, de bannir toutes les formes de violence et d'éviter l'incitation à la haine, au fanatisme et à la discrimination. Administration impartiale Dans le même contexte, la déclaration de principe de la participation pacifique entre les partis politiques met l'accent sur la nécessité de favoriser l'impartialité de l'administration, des établissements éducatifs et des maisons de culte et de les placer à l'abri de toute forme d'instrumentalisation, de litige ou de tiraillements politiques. De surcroît, elle prévoit la diffusion de la culture d'expression et de protestation pacifique sans pour autant affecter l'intégrité physique et morale des personnes ou porter atteinte aux biens publics et privés. Ce document prône, aussi, la consécration de la culture de cohabitation, l'acceptation d'autrui et le respect des règles de la démocratie. Dans une déclaration à l'Agence TAP, le secrétaire général du mouvement «Nida Tounès», Taieb Baccouche, a salué cette initiative, formant l'espoir de voir ce document signé par un plus grand nombre d'acteurs politiques. La Tunisie, a-t-il dit, a besoin d'un observatoire national contre la violence qui regroupe des compétences nationales indépendantes et qui aura le droit de se porter partie civile devant les tribunaux en cas de violence politique avérée. Mettre fin à la violence physique et morale Pour Ahmed Seddik, dirigeant au Front populaire, «celui qui accuse ses adversaires de traîtrise, attaque ses opposants et exploite les mosquées contre ses rivaux est le premier responsable du phénomène de la violence politique». A cet égard, il a accusé le mouvement Ennahdha et le Congrès pour la République de «provoquer et nourrir ce phénomène à l'échelle nationale pour affaiblir leurs adversaires». «Le dialogue autour de la déclaration de principes de la participation pacifique entre les partis politiques est l'unique voie pour mettre fin à la violence physique et morale qui s'est amplifiée, au cours de la dernière période», a, pour sa part, affirmé Fayçal Bennaceur, membre du bureau d'information du mouvement Ennahdha. Ce forum qui sera couronné par la présentation de la version finale de la déclaration, est organisé par l'Institut arabe des droits de l'Homme, l'Institut de presse et des sciences de l'information (Ipsi) et la Fondation «Konrad Adenauer Stiftung».