L'absence de Saïhi pèsera beaucoup, mais les solutions sont là De Dubaï à Doha en passant par Abu Dhabi, la préparation de la sélection se fera au Golfe et dans des conditions luxueuses. C'est le moins que l'on puisse dire, un stage de luxe aux frais de la princesse avec une durée très longue. Si longue que nos joueurs ne reprendront le chemin du retour qu'après la fin de la CAN ! D'ici là, beaucoup de choses vont se dérouler, beaucoup d'événements vont survenir. Deux joueurs vont devoir quitter la sélection et plier bagages avant la CAN. C'est dur à vivre cela. Des surprises ? A moins de blessures, la liste potentielle des «nominés» n'est pas large. Ce sont au grand maximum trois à quatre noms qui risquent de tomber après le tri de Sami Trabelsi. D'autres noms sont sûrs de faire le voyage en Afrique du Sud. Et même s'ils ne sont plus en grande forme, leur passé, leur statut et leur «lobbying» les aident à rester dans le. Les meilleurs choix ? C'est la partie critique qui commence. Une sorte de dernière ligne droite qui mène en Afrique du Sud. Le staff technique, sujet de toutes les critiques après la liste dévoilée, essayera de répondre à trois questions : Quelle(s) configuration(s) de jeu qui vont le plus avec le profil des joueurs convoqués? Quelles solutions aux blocages d'attaque? Et enfin, quelles cartes-surprises pour déjouer les plans de nos adversaires? Mais avant d'y arriver, Trabelsi est-il sûr d'avoir fait les meilleurs choix possibles? A notre avis, le sélectionneur a tendu la perche à de vieux lieutenants qui ne sont pas forcément au top de la forme comme Darragi. Il a fermé les yeux en même temps sur des joueurs qui auraient pu donner un coup de main précieux comme Haddad, Souissi, Allagui, etc. A chaque liste, il y a d'éternels détracteurs et d'éternels satisfaits. Mais allons-nous à cette CAN en ayant les meilleures cartes en main? Ça, ce sont les résultats et la manière de jouer qui vont le déterminer. Sayhi, quelle absence! La blessure de Jamel Sayhi est la plus mauvaise des nouvelles qui puisse arriver à un sélectionneur. Le joueur de Montpellier a tellement progressé en France qu'il est devenu un joueur important, solide et très précieux dans le rôle de pivot relanceur. En sélection, les derniers matches (Sierra-Leone et Guinée équatoriale) ont montré à quel point Sayhi est décisif à l'entrejeu. Et c'est là le point tactique le plus important à gérer. Qui a les aptitudes physiques et techniques pour jouer le même rôle? Si Trabelsi est fidèle à ses options tactiques avec trois pivots relanceurs, la marge de choix est restreinte. Il y a Mouelhi, Baratli, Ben Yahia, Traoui et Chady Hammami comme joueurs concernés. A notre avis, aucun d'eux ne peut assurer la géométrie du terrain comme Sayhi. On prévoit alors une autre formule à l'entrejeu, d'autant que les alternatives ne sont pas nombreuses (surtout pour le poste de pivot axial). Arrêtons-nous un peu sur le profil de chacun des joueurs qu'on a cités. Khaled Mouelhi : il revient de loin dans sa carrière. Peu brillant avec le CA et plus tard en sélection quand il fut rappelé en 2006, Mouelhi a repris confiance avec l'EST. Régulier, bûcheur, joueur qui joue juste sans génie mais qui assure, Mouelhi est parti pour un rang primordial. Hattène Baratli : révélation du CAB depuis 3 ans, ce jeune pivot axial retrouve la sérénité avec Nébil Kouki au CA après avoir été «grillé» par Casoni. L'année dernière, Baratli a été écarté de la CAN 2012. En pleine forme, ce joueur a une qualité : il a un très bon sens du placement face au détenteur de la balle. Majdi Traoui : blessé, ce joueur n'a pas réussi le début de la saison. Fort d'une longue expérience en sélection, Traoui est très utile comme joueur de transition qui apporte beaucoup en phase d'attaque. Avec aussi un atout majeur : la force de frappe. Chady Hammami : joueur exemplaire avec sa discipline et son abnégation. Pivot, milieu défensif de soutien (dans un schéma de losange), milieu de couloir, Hammami a pris de l'importance en 2012 avec Sami Trabelsi. Et on sent qu'il sera très bon en cette CAN. Wissem Ben Yahia : le véritable poumon de l'entrejeu. Il a le plus d'expérience en sélection dans ce groupe. Son passage en Turquie lui a permis de d'avancer dans sa carrière. En sélection, il n'arrive pas encore à prendre une place de titulaire indiscutable. Et pourtant, il est polyvalent, il a une bonne puissance de tir, il exécute bien les balles arrêtées... Ces 5 hommes devraient être du groupe pour l'Afrique du Sud. Vont-ils supporter tout ce qu'on demandera d'eux? On a pleine confiance en eux. Mais on avertit: il fallait un autre milieu cravacheur qui puisse remplacer Mouelhi ou...Baratli, si besoin est, à la CAN.