«La Tunisie a plus que jamais besoin d'un large front alliant toutes les sensibilités politiques, y compris la gauche radicale, la nouvelle gauche démocrate, les conservateurs et la droite libérale», a déclaré le secrétaire général du Parti du travail patriotique et démocratique (Ptpd), Abderrazek Hammami, lors d'une conférence de presse tenue, hier, à Tunis. Il a ensuite fait remarquer que son parti reste ouvert à tous ceux qui plaident pour une nouvelle République privilégiant les valeurs d'alternance pacifique au pouvoir, de justice et d'équités sociales, d'égalité entre les régions, de liberté d'expression et d'indépendance de la magistrature, entre autres. Dans la même perspective, le secrétaire général du Ptpd a noté que son parti a, à un certain moment pris, du recul pour se réorganiser dans une nouvelle structure plus collée à l'actualité et aux vrais soucis des citoyens. Dans cet ordre d'idées, il a souligné que la nouvelle gauche démocrate n'a qu'à prendre du recul par rapport à ce discours radical dépassé aussi bien par le temps que par les événements. Se joignant à lui, le porte-parole officiel du parti, Bouraoui Baâroun, a indiqué que son parti est une des composantes de la nouvelle gauche démocrate qui doit être composée de plusieurs courants idéologiques et coalitions politiques. Le même orateur a, en outre, noté que de nombreux Tunisiens pensent à tort que la gauche est synonyme de dictature du prolétariat. Or, la réalité est tout autre. C'est que la nouvelle gauche démocrate plaide selon lui pour une économie de développement allant de pair avec les profondes mutations internationales sur le plan politique, social et économique. Une économie de développement qui permettra dans un second temps une distribution équitable des richesses du pays et un meilleur soutien aux catégories sociales défavorisées. Rebondissant sur une question portant sur l'éventuelle alliance avec Nida Tounès, Al Joumhouri et le Parti socialiste, M. Baâroun a précisé que loin des rumeurs nourrissant de temps à autre l'actualité politique, l'impératif est aujourd'hui de créer un front égal à celui qui détient le pouvoir afin de garantir un climat démocratique encourageant l'investissement. Le secrétaire général adjoint chargé des relations avec les médias, Lotfi Boukhris, a émis les réserves de son parti quant au projet de Constitution comportant, selon lui, plusieurs failles et lacunes. Il a, en effet, souligné que le Ptpd est sur le point d'élaborer sa lecture critique dans un texte qui sera prochainement transmis aux différents organes de la presse nationale. Revenant sur les travaux du congrès du Ptpd tenu les 22 et 23 du mois écoulé, le secrétaire général du parti a dénoncé le refus du ministère des Affaires étrangères de donner des visas aux deux invités du congrès : un Palestinien du Front populaire pour la libération de la Palestine et un Egyptien.