Pas moins d'une centaine d'hommes et de femmes, venus de Sousse et de Monastir, se sont rassemblés, lundi matin, devant le siège du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, dans un mouvement de protestation pour la régularisation de leur situation de travail au sein du milieu éducatif. Contractuels depuis deux ans dans le cadre du programme du service civil volontaire lancé au temps de l'ancien régime, les manifestants, diplômés du supérieur, se sont retrouvés sous la menace du chômage. En fait, leurs contrats sont sur le point d'arriver à leur terme, laissant croire que les promesses d'intégration leur ayant été déclarées au début restent lettre morte. Face à cela, ils n'ont pas trouvé mieux que d'aller à la source demander des éclaircissements et revendiquer leur droit au recrutement, ayant fait preuve de compétence et d'aptitudes professionnelles. Scandant des slogans en faveur de l'emploi et de leur insertion dans les postes où ils exercent déjà, les protestataires n'ont pas hésité à accéder jusqu'aux escaliers du département ministériel, réclamant un entretien avec le ministre Abdelwahab Maâtar. Contacté, le ministre nous a révélé que ceux-ci sont appelés, comme les autres d'ailleurs, à participer aux concours prèvus dans la fonction publique. «La nature de leurs contrats déjà conclus avec des associations ou des organisations professionnelles concernées par ledit programme du service civil volontaire ne leur permet en aucun cas d'être recrutés de manière automatique», a-t-il précisé. Car il s'agit, indique-t-il, d'un programme destiné aux diplômés du supérieur demandeurs d'emploi n'ayant précédemment pas bénéficié de stages d'initiation à la vie professionnelle Sivp dont la durée maximale est de douze mois et avec une indemnité mensuelle fixée à 200 dinars. L'on a appris que le nombre des bénéficiaires de ce mécanisme d'encadrement dépasse aujourd'hui les 16 mille stagiaires. «Il n'est plus possible de les intégrer au titre de ce programme, car ce type de contrat ne stipule absolument pas le principe de recrutement», a-t-il encore ajouté. Pour les manifestants, il n'en est pas question. «Ils avaient promis de nous intégrer directement. Aujourd'hui, nous avons deux ans ou plus de travail», déclarent-ils. Et le ministre de relever qu'il n'y a pas de solutions d'embauche miraculeuses. Il faut passer par la voie des concours. Cette année, estime-t-il, l'on prévoit quelque 23 mille recrutements dans la fonction publique. Cependant, les protestataires n'en sont pas convaincus. Ils se sont dirigés vers l'Assemblée constituante.