L'art continue à vivre non comme une forme déterminée, mais comme substance créatrice. Une lourde hérédité pour les générations futures obligées chaque fois de trouver une justification et une définition nouvelles de l'acte de peindre. L'art dénonce les tares, d'ordre social ou autre, et rend l'homme plus compatissant, pointant du doigt la misère, les injustices... En fait, l'art propose une poésie universelle au-delà du langage. C'est le cas de l'exposition de l'artiste Zine El Harbaoui, composée d'une trentaine d'œuvres, qui se tient actuellement au centre culturel de Sousse et dont le vernissage a eu lieu samedi dernier. Sa démarche combine deux tendances. D'une part, une pulsion créatrice, instinctive et forte qui tend à l'entraîner vers une expression lyrique, gestuelle et informelle, concrétisée à travers ses œuvres au style expressionniste, dont «La danse», «Musicienne», «El Hadhra», «Gaza», «Les 3 Grâces»... La deuxième tendance consiste en un besoin d'évasion à travers des couleurs évasives dont le bleu et sa large décomposition chromatique, épousant parfois un vert printanier qui se concrétise dans quelques œuvres, comme «Harmonie», «Nu», «Le pain», «Autour d'une table», «Place Sidi Yahia», etc. En fait, ses œuvres sont marquées par des tons chauds et froids, dégradés, harmonieux et très attrayants. Ils épousent une allure très esthétique relevée par les zones d'ombre et de lumière mises en exergue avec une subtilité et un savoir-faire prononcés. Rappelons que Zine El Harbaoui est membre adhérent de l'Union et de la Fédération des artistes plasticiens (UAPT et FTAP). Il compte une vingtaine d'expositions individuelles, et ce, depuis 1979. Il a exposé à Tunis (Sidi Bou Saïd, centre culturel Ibn-Khaldoun...), Sousse, Sfax, Monastir... Il a participé à des expositions collectives, notamment à la 1ère et 2e expositions d'art contemporain à Tunis (1982 et 1984), à Genève (Suisse), à l'exposition organisée à la mémoire de Picasso et Mirò (1985) et au concours des portraitistes de Londres qui a eu lieu à la place Picadelly (1986), où l'artiste a démontré ses dons prononcés pour les portraits.