La compagnie aérienne Tunisair a subi les contrecoups d'une double crise. D'abord, la crise internationale et, ensuite, la crise interne depuis 2011. Il semble, toutefois, d'après les chiffres publiés par la société, que les indicateurs sont en train de virer, plutôt, au vert. Du moins si on s'en tient à la date de référence de 2008. Au cours de cette année, Tunisair a transporté plus de 3,8 millions de passagers (exactement comme en 2012). Elle a effectué 97.400 heures de vol contre 90.500 en 2012. Quant au coefficient de remplissage, il est passé de 64,2% à 69,8%. Actuellement, cette société rencontre différentes difficultés qui l'empêchent de voler de ses propres ailes. On a diagnostiqué, par exemple, le sureffectif. Il y a 8.500 employés soit 230 agents par avion contre 175 pour les compagnies à structures similaires. De plus, l'âge de la flotte est d'une moyenne de 15 ans avec une faible utilisation journalière. Ce même diagnostic a décelé des menaces réelles qui pèsent sur le sort et l'avenir de notre compagnie nationale. C'est le cas de l'Open Sky avec l'Union européenne, l'accord avec les pays du Golfe, l'arrivée de nouveaux opérateurs tunisiens et étrangers, la flambée du prix du carburant et l'impact de l'instabilité du pays et de la conjoncture économique en Europe. Un plan de redressement est en vue qui prévoit plusieurs mesures allant de 2013 à 2017. Il se base sur quatre axes. D'abord une nouvelle stratégie commerciale ayant comme base la refonte du réseau dans l'objectif de développer le trafic, le renforcement du réseau sur l'Afrique (20 destinations à l'horizon 2016), l'augmentation des fréquences régulières sur les marchés traditionnels, le développement du réseau long- courrier, le renforcement des synergies entre Tunisair et Tunisair Express, la fidélisation de la clientèle, la refonte de la stratégie de communication et de promotion et le développement des ventes à distance via le site web et le call center. En deuxième lieu, il faudrait intégrer les filiales Tunisair Technics, Tunisair Handling et Tunisair Express. Le troisième axe préconise la concrétisation du plan de flotte de 2008. Enfin, le dernier point suggère le retrait et la mise en vente de l'A340 et du BBJ et des avions commerciaux qui ont atteint 20 ans. Cela devrait s'accompagner d'autres mesures, peut-être, assez draconiennes dont le plan d'assainissement qui vise à dégager 1.700 agents sur deux ans d'ici 2014. En même temps, on procèderait au gel des recrutements en les remplaçant par des contrats à durée déterminée. Par ailleurs, les 329 agents qui partent à la retraite ne seraient pas remplacés et les salaires seraient gelés durant la période 2013-2014. A travers ces mesures et d'autres, la société espère économiser jusqu'à 231 millions de dinars sur la période 2013-2015 et un retour à l'équilibre à partir de 2014.