Faire bénéficier les familles des victimes ainsi que les blessés du soulèvement du bassin minier (Redeyef 2008), des dispositions prévues par le décret-loi numéro 97 portant indemnisation des familles des martyrs et blessés de la révolution, telle est la principale revendication exprimée lors d'un sit-in observé, hier, devant l'Assemblée nationale constituante (ANC). Des représentants de partis politiques, des militants des droits de l'Homme et des membres de la société civile étaient présents pour soutenir les manifestants. Huit personnes vêtues de blanc et maculés de peinture rouge (en allusion aux linceuls et au sang des martyrs du soulèvement du bassin minier) ont tenté, à leur manière, de rendre hommage aux victimes des événements de Redeyef qui ont fait six morts et une quarantaine de blessés, outre l'emprisonnement de 300 jeunes originaires de la région. «Les manifestants appellent à reconnaître les sacrifices des habitants de la région et le rôle qu'ils ont joué dans la déstabilisation du pouvoir en place et le déclenchement des premières étincelles de la révolution de la liberté et de la dignité», a déclaré le syndicaliste Adnen Hajji. Il a estimé que la délégation reçue, récemment, par le ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, ne représente pas les habitants du bassin minier. Les constituants Fadhel Moussa et Mohamed Brahmi ont rejoint la foule et ont exprimé leur solidarité avec les habitants de Redeyef. Après avoir perdu un premier procès, les parents du jeune Hichem Alaymi, premier martyr des événements du bassin minier, envisagent d'intenter un nouveau procès devant le tribunal militaire. Une délégation parmi les manifestants a été reçue par la présidente de la commission des martyrs et des blessés de la révolution à l'ANC, Yamina Zoghlami.