Dominée la majeure partie du match, la Tunisie l'emporte grâce à un coup de génie de Msakni Coupe d'Afrique des nations-2013-1ère journée-Groupe D. Stade Royal Bafokeng de Rustenburg, beau temps pelouse acceptable, assistance moyenne. Tunisie-Algérie (1-0). Score à la mi-temps (0-0). But de Youssef Msakni (90') Excellent arbitrage de Bakary Gassama (Gambie) assisté par Angessom (Erythrée) et Edibe (Nigeria) Avertissements :Abdennour 13' Harbaoui 38' et Msakni 90' (Tunisie); Mesbah 71' (Algérie) Formation des équipes : Tunisie: Ben Cherifia-El Ifa, Chammam (cap.), Hicheri, Abdennour-Mouelhi, Traoui (Darragi 46'), Hammami, Msakni-Jemaa (Harbaoui 16', puis Ben Youssef 85'), Khelifa (sélectionneur Sami Trabelsi) Algérie: M'bolhi-Cadamuro (Soudani 74'), Mesbah, Belkalem, Medjani-Lacen (cap.), Mostefa, Guedioura (Lemmouchia 86'), Kadir (Aoudia 90+2'), Feghouli-Slimani (sélectionneur Vahid Halilhodzic) Sami Trabelsi et sa bande sont vernis. Un nul dans le derby maghrébin les aurait déjà comblés, hier devant une équipe d'Algérie franchement supérieure.Et voilà qu'à la toute dernière minute, un trait de génie de Youssef Msakni les envoie au paradis et les place en position de force avant la rencontre de samedi face à la Côte d'Ivoire de Didier Drogba. Reconnaître que le team national a disputé hier à Rustenburg l'une de ses rencontres les moins convaincantes, sinon les plus médiocres n'est pas faire preuve de sévérité, ni jouer les rabat-joie. Car parfois, en cours de jeu, notre sélection faisait peine à voir et l'on se demandait ce qu'elle venait faire à la CAN. Pourtant, le foot est friand de ce genre de situations. Du cynisme, il en offre un bon paquet tellement la domination des Fennecs était restée stérile jusqu'au bout, les laissant exposés au hold-up parfait. Et c'est le footballeur le plus cher, car le plus talentueux du football tunisien qui se chargea de poignarder les Verts en plein temps additionnel. Darragi récupère et sert Hammami, lequel trouve «Ennems». Parti légèrement excentré côté gauche, Msakni évite Medjani et enveloppe son ballon pour le placer en pleine lucarne. Mbolhi assiste médusé à ce chef-d'œuvre qui n'est pas sans rappeler un autre caviar, celui de la CAN 2012 face au Maroc.Du pur bonheur. «Les grands matches «se volent», «se subtilisent», notera du haut de ses tout juste 20 ans le portier Moez Ben Cherifia.En une phrase, il résume toute la rencontre. Sale soirée pour El Ifa La première période a pourtant été le prolongement des modestes prestations de la phase de préparation, les nôtres étant tout heureux de la conclure sur un nul blanc. Pas de bloc, pas de soutien, peu de soutien, peu d'idées, l'équipe était coupée en deux et s'offrait naïvement au travail de percussion du tandem Kadir-Mesbah côté droit de l'arrière-garde. El Ifa, malgré le coup de main apporté par Traoui, souffrait le martyre pour endiguer ces vagues incessantes alors que Hicheri donnait l'impression d'un naufragé. Ce n'était pas d'ailleurs son match tant la vivacité des copains de Feghouli n'était pas faite pour l'arranger. Ainsi dut-on attendre la... 42e minute pour assister à la première attaque des Aigles. Au terme d'un contre rondement mené par Khelifa côté droit, le buteur d'Evian tire dans un angle réduit sur Mbolhi qui renvoie.Trop peu pour un premier half où les Verts auraient pu logiquement prendre l'avantage sur trois ou quatre réelles opportunités dont une tête à bout portant de Slimani qui a percuté la transversale suite à une somptueuse action de Feghouli qui se déjoue de Hicheri côté droit et centre en un tour de main sur l'avant-centre fennec (29'). Ou encore sur ce tir écrasé de Kadir à 5 mètres de la ligne de but de Ben Cherifia (33'). Il faut reconnaître que la sortie de Jemaâ, blessé dès la 6e minute en voulant s'opposer au dégagement de Belkalem et remplacé dix minutes plus tard par un Harbaoui transparent, a perturbé les plans de Sami Trabelsi. Car, à l'évidence, l'attaquant exerçant en Belgique ne possède ni le même profil,ni autant de métier. Harbaoui manque l'immanquable A la pause, il fallait changer quelque chose. Et c'est Traoui qui en fait les frais puisqu'il laisse sa place en faveur de Darragi. Il fallait oser davantage et pousser en avant le bloc tunisien, trop bas jusque-là. La manière continuait à être quelconque dans un derby très décevant. La meilleure organisation de l'Algérie lui offrait pourtant quelques occasions (tir de Mesbah qui fait croire au but 56', frappe de mule de Guedioura qui tutoie la transversale 69', Feghouli qui réclame un penalty inexistant 72', Kadir qui met à côté un service de... Abdennour 86'). Pourtant, dans cette reprise, la meilleure occasion échut à Harbaoui : lancé par Darragi seul face au but, l'attaquant du KSC Lokeren rate lamentablement, manquant l'immanquable, comme on dit. Morale de ce derby atypique en ce sens où il fut outrageusement dominé par l'Algérie : les dieux du stade Bafokeng étaient hier tunisiens. Halilhodzic doit croire que ses Verts sont maudits. La Tunisie ne passe pas particulièrement pour une terre de sorcellerie. Sauf que celle-ci vient d'une petite fée adorable nommée Msakni qui subjugue l'Afrique du foot encore une fois. Mais une hirondelle fait-elle le printemps? Réponse dans la suite du feuilleton sud-africain. A commencer par le choc de samedi contre la redoutable armada ivoirienne.