Le constat est bien amer, et pourtant, c'est la réalité. Le match de la Tunisie contre l'Algérie dans le cadre du premier tour de la Coupe d'Afrique des nations 2013, est, sans conteste, le plus médiocre, le plus décevant et le plus désolant aussi dans l'histoire du football tunisien. Ce qui est grave, c'est que ce match n'est pas un simple accident passager, mais il reflète clairement la nouvelle réalité de l'équipe nationale depuis l'avènement de l'ère «Trabelsi» qu'on pensait révolue à jamais. Et il ne faut aucunement être un vrai connaisseur pour détecter rapidement et instantanément les limites de ce monsieur et surtout son non-sens footballistique, tellement ils sont évidents : très basse «résolution» technique, défaillance tactique flagrante, directives hasardeuses, coaching préoccupant... Il faut reconnaître que la nomination de Sami Trabelsi à la tête de l'équipe nationale a surpris tous les observateurs, sans tenir compte des certaines complaisances bien entendu. Une réaction tout à fait légitime, car notre «technicien» est encore très loin du profil indiqué. Depuis sa prise de fonctions, le coach, toujours en mal de coaching et d'inspiration, a apporté à l'équipe de Tunisie un jeu stéréotypé, sans mouvement, statique, peu créatif, ce qui nous rappelle d'ailleurs son propre jeu d'autrefois, alors qu'il bougeait difficilement à l'axe de notre défense... Avec Trabelsi, l'équipe de Tunisie s'est vite retrouvée orpheline d'identité, de style, de caractère... Le soi-disant technicien se montre d'un match à l'autre incapable de choisir son onze type, dans l'impossibilité d'agir ou de réagir en temps opportun, impuissant, désarmé de toute culture footballistique, et velléitaire. Et ce n'est pas tout: en plus de toutes ces défaillances, le Guardiola de l'équipe nationale est d'un entêtement sans précédent. En effet, malgré tous les appels de techniciens, il maintient toujours les mêmes choix, alors qu'ils ont prouvé clairement et largement leur inutilité et leur nullité. La convocation et surtout la titularisation de certains joueurs qui n'ont rien prouvé sur le terrain reste énigmatique et ouvre la porte à toutes les interprétations. Les plus incroyables d'ailleurs. Il suffit de rappeler tout simplement le sans-gêne de notre «sélectionneur» de retenir dans la liste définitive de la CAN des joueurs blessés aux dépens d'autres compétitifs. Le cas de Fateh Gharbi suffirait. En contrepartie, Sami Trabelsi reste toujours totalement indifférent, pour ne pas dire autre chose, envers des joueurs de valeur et qui ont toujours fait l'unanimité autour d'eux. On pense surtout à Wissem Yahia, le joueur le plus complet de notre milieu au triple niveau technique, tactique et humain, mais qui ne rentre pas encore dans les plans sentimentaux et subjectifs du «spécial one tunisien». Et c'est l'une de ces négligences qui a coûté à la Tunisie une élimination prématurée lors de la dernière édition de la Coupe d'Afrique. Toutefois, pour être juste, l'entraîneur national n'est pas le seul responsable de la nouvelle réalité du football tunisien, le ministère de tutelle et les premiers responsables assument également une part importante de responsabilité. En effet, le silence radio décrété depuis longtemps encourage Sami Trabelsi et consorts à « philosopher » comme ils l'entendent. Et c'est bien là une politique à haut risque.