Typique des personnes atteintes d'un cancer, la chute des cheveux, inévitable dans tous les cas, tient effectivement au traitement par chimiothérapie que suivent ces malades. La «chimio» s'attaque, via des médicaments, aux cellules à division rapide, une caractéristique des cellules cancéreuses. Or, des cellules saines de l'organisme se renouvellent rapidement aussi; elles sont donc affectées, détruites pour certaines, par le traitement à l'instar des cellules cancéreuses. C'est le cas des cellules de la moelle épinière, du tube digestif et des bulbes pileux. Cheveux, poils, barbes, sourcils se mettent donc à tomber. La bonne nouvelle, c'est que les cellules adultes spécialisées, ne sont, elles, pas affectées. Aussi, aussitôt le traitement achevé, de nouvelles cellules des bulbes pileux reprennent leur activité, les cheveux de repousser. Le cancer est-il définitivement guéri? Avec les maladies graves, les médecins sont prudents: lorsque la tumeur vient de disparaître, ou tout au moins de régresser, ils parlent de rémission. Car la récidive est toujours possible. En particulier, si des cellules cancéreuses ont pu s'implanter ailleurs dans l'organisme, et développer des métastases. C'est pourquoi cette période de rémission s'accompagne d'un suivi régulier. Après cinq ans sans récidive, une durée qui peut varier selon les cancers, les épidémiologistes parlent de guérison. Les médecins préfèrent dire «rémission» complète. Dans le langage médical, cela signifie qu'un patient n'a alors pas plus de risque de mourir d'un cancer que l'ensemble de la population n'ayant pas eu de cancer. Mais l'emploi du mot guérison ne dit rien, hélas, des séquelles que gardera le patient. Qu'elles soient esthétiques, pour une ablation du sein, physique (incontinences), etc. lorsqu'il a fallu amputer ou retirer un organe fonctionnel, comme la vessie, mais aussi psychologique, tant il est vrai que pour le malade qui en réchappe, il y a toujours un avant et un après-cancer. Dans le cas de récidive de cette implacable maladie, certains cancéreux refusent l'acharnement thérapeutique, lorsque la médecine échoue à les maintenir en vie tant les conditions sont inhumaines.