L'institut culturel allemand, Goethe Institut, a présenté samedi 26 janvier 2013, lors d'une conférence de presse à Tunis, le programme «Les écoles, partenaires de l'avenir» ou «Pash». Lancée par le ministère des Affaires étrangères allemand en 2008, l'initiative vise à éveiller l'intérêt les jeunes de différents pays pour l'Allemagne et la société allemande, notamment à travers l'enseignement de l'allemand dans leur lycée. Cinq lycées tunisiens bénéficient de ce programme depuis 2009. Pash est un projet qui englobe aujourd'hui 1.500 lycées du monde entier. Le but étant de créer un réseau d'établissements où l'allemand est enseigné, et entre lesquels des activités d'échanges pédagogiques et culturels sont menées. «Dans ce contexte de globalisation, apprendre plusieurs langues est très important. L'anglais à lui seul ne suffit pas», a déclaré Christiane Bohrer, directrice du Goethe Institut. L'allemand, étant réputé pour être une langue difficile, «plus tôt on l'apprend et mieux c'est», a indiqué la directrice. Axé sur l'enseignement des jeunes, donc, le programme Pash soutient les lycées partenaires dans l'enseignement de la langue, à travers des programmes de formation continue pour les professeurs, et des stages linguistiques pour les élèves. L'initiative Pash en Tunisie a débuté en décembre 2009, avec la signature d'un accord de partenariat entre le Goethe Institut et le ministère de l'Education. Les cinq lycées tunisiens choisis, qu'ils soient de Tunis, Ghardimaou, Kairouan, El Ayoun ou de Kébili, ont bénéficié de plusieurs supports et outils didactiques, des équipements techniques, tels que des ordinateurs et vidéo-projecteurs, ainsi que des meubles pour les salles de classe. Régulièrement, les enseignants tunisiens suivent des stages de formation continue en Tunisie et en Allemagne, avec la participation d'experts allemands. Enseignante au lycée pilote de Kairouan, Hedia Dridi a passé un mois en Allemagne dans le cadre du programme Pash. Lors de son séjour, elle a rencontré des collègues d'Argentine, de Russie, du Kazakstan, d'Inde et de plusieurs autres pays encore. «C'était un encadrement multiculturel, dans la mesure où on a eu l'occasion d'échanger nos expériences et nos méthodes avec des enseignants de divers horizons.» Echanges multiculturels Les élèves les plus brillants bénéficient eux aussi de stages linguistiques en Allemagne. L'été 2012, ils étaient dix à en bénéficier. Parmi eux, Inès Guemguem, 18 ans, lycéenne à Kairouan. Son séjour de trois semaines, elle l'a passé à Schwäbisch Hall, avec 59 autres élèves de 13 pays différents. Cours de langue allemande de 3 à 5 heures par jour, des projets ludiques, tels que la création d'un magazine et d'une pièce théâtrale, visites culturelles à Schwäbisch Hall et dans d'autres villes... Les jeunes n'ont pas eu le temps de s'ennuyer. «Ce qui m'a le plus plu, c'est de connaître à seulement 18 ans plusieurs personnes originaires de pays aussi éloignés l'un de l'autre que le Brésil et le Gabon. Grâce aux réseaux sociaux, nous gardons toujours le contact et entretenons notre amitié». Inès comme Meriem Bouden, une autre lycéenne de Kairouan, ont été marquées au cours de leur voyage par la discipline des Allemands, mais aussi par leur sens de l'accueil. L'une comme l'autre souhaitent renouveler l'expérience, ou peut-être même faire leurs études supérieures en Allemagne. Un voyage d'études à Berlin et à Munich a été organisé à la même période, en juillet 2012, pour permettre à des directeurs généraux du ministère de l'Education de visiter différentes institutions du système éducatif allemand. D'après Hmida Hedfi, DG du cycle préparatoire et de l'enseignement secondaire, on aurait besoin en Tunisie de s'inspirer de certaines expériences allemandes, en particulier de l'institut supérieur de qualité de Berlin. En effet, notre système éducatif aurait besoin d'avoir une évaluation qualitative régulière effectuée par un organisme indépendant, pour améliorer la qualité d'enseignement dans les établissements scolaires. Le responsable a informé en outre qu'un organisme chargé de faire ce travail pourrait voir le jour en Tunisie. C'est, en effet, un projet en cours d'étude et qui pourrait être concrétisé d'ici la fin 2013.