Rajeunissement du cancer du sein qui touche de plus en plus les femmes âgées de moins de quarante ans en Tunisie Le cancer du sein commence à prendre des proportions importantes chez la population féminine. Chaque année, 1.000.000 de cancers sont découverts dans le monde. Devenue très fréquente, cette pathologie représente une des premières causes de mortalité féminine. Elle se développe dans 70% des cas chez des femmes âgées de plus de 50 ans et atteint 11% des femmes âgées de moins de 35 ans, et est favorisée par plusieurs facteurs de risque : la survenue des premières règles à un âge précoce, la naissance des enfants à un âge tardif, la ménopause à un âge avancé, des antécédents héréditaires, la prise d'un traitement hormonal substitutif... En Tunisie, plus de 30% des cancers diagnostiqués sont des cancers du sein. Le nombre des femmes atteintes de cancer n'a cessé d'augmenter, passant de près de 500 cas dans les années 2000, à 2.000 cas par an en 2011. C'est le rajeunissement du cancer du sein qui inquiète le plus aujourd'hui. En effet, ce dernier touche de plus en plus des femmes âgées de moins de quarante ans dans les régions du monde arabex. La cause demeure inconnue mais des facteurs environnementaux sont suspectés d'en être à l'origine. A l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le cancer, l'Association tunisienne d'assistance aux malades du cancer du sein a organisé une série d'ateliers s'articulant autour de divers thèmes : l'alimentation et le cancer, les soins de la peau pendant et après la chimiothérapie, le drainage lymphatique manuel et les techniques d'autopalpation. En effet, les membres de cette association estiment qu'il est très important de sensibiliser les femmes afin qu'elles se fassent dépister. En effet, plus le cancer est découvert tôt plus les chances de survie augmentent. Au cours de l'atelier sur les techniques de l'autopalpation. «Il s'agit d'un auto-examen que les jeunes femmes de plus de vingt ans doivent pratiquer le cinquième jour après les menstruations», explique l'animatrice de l'atelier, médecin généraliste exerçant dans le dispensaire de Carthage. «Les femmes ménopausées doivent également pratiquer l'autopalpation une fois par mois. Il s'agit de détecter une quelconque anomalie du sein... rougeur, gonflement, écoulement. La palpation doit concerner le sein, les aisselles et la clavicule». Ignorant la gravité de la pathologie et négligeant de se faire contrôler chez un médecin, plusieurs femmes découvrent qu'elles sont atteintes du cancer à un stade tardif de la maladie. «La taille moyenne de la tumeur du cancer du sein est environ de quatre centimètres en Tunisie», a ajouté l'animatrice. Celles-ci sont alors soumises à divers traitements agressifs qui vont de la chimiothérapie à la chirurgie selon la particularité de la tumeur. Afin de pouvoir vivre une vie normale, les femmes sous chimiothérapie doivent adopter une hygiène de vie stricte et une alimentation saine. En effet, les conséquences du traitement agressif de la chiomothérapie sont diverses : nausées, fatigue, système immunitaire affaibli, diarrhée, constipation... Il est particulièrement recommandé de consommer du poisson, du poulet, de la viande et des légumes soit crus, soit cuits. «Il faut éviter de manger des aliments gras et privilégier le riz, les carottes, les pommes, les tisanes à base de plantes... Il faut savoir qu'il y a dix aliments qui protègent du cancer», a observé pour sa part Mme Fatma Ben Hafsa, nutritionniste et présidente fondatrice de l'Association tunisienne d'éducation nutritionnelle sans frontières. Pour celles qui ont subi une ablation du sein, elles doivent faire des cures de drainage lymphatique afin de stimuler la circulation de la lymphe, a-t-on expliqué dans un autre atelier organisé samedi après-midi par l'association qui organisera au cours des mois prochains plusieurs caravanes de sensibilisation qui se rendront dans les régions (Bizerte, Sidi Bouzid...) afin de sensibiliser les femmes sur la nécessité de se faire dépister.