Les élus de l'opposition poursuivent leur boycott des travaux de la Constituante Les constituants ont auditionné, hier, lors d'une plénière, le rapport élaboré par la commission des collectivités publiques, régionales et locales, dans le cadre de l'examen du chapitre des «pouvoirs locaux» prévu dans la nouvelle constitution. L'Assemblée nationale constituante entamera, aujourd'hui, les discussions sur les résultats des travaux de la commission contenus dans ce rapport. D'autre part, le ministère de la Justice a adressé une demande à l'Assemblée nationale constituante pour examiner le projet de loi sur l'Instance de l'ordre judiciaire et l'adopter rapidement. «Cette demande s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des mesures engagées par le gouvernement afin de favoriser les conditions adéquates pour réaliser les prochaines élections et de créer une structure qui remplace le Conseil supérieur de la magistrature et travaille en toute indépendance et impartialité, loin des pressions et des tiraillements politiques», indique le ministère de la Justice dans un communiqué rendu public hier. Pour une séance plénière d'urgence Par ailleurs, les cinquante-huit élus de l'opposition qui ont suspendu leurs activités à l'Assemblée nationale constituante (ANC) depuis jeudi dernier, ont affirmé, hier, qu'ils poursuivront cette décision jusqu'à la tenue d'une séance plénière pour débattre de la situation politique dans le pays et fixer un calendrier politique pour les mois à venir. Salma Baccar (groupe démocratique) a indiqué, lors d'une conférence de presse à l'ANC, que l'opposition a demandé au président de l'Assemblée, Mustapha Ben Jaâfar, la tenue d'une séance plénière d'urgence, aujourd'hui, consacrée à la lutte contre la violence politique dans le pays. «Nous allons également demander, si cette plénière est tenue, des données précises sur la formation du prochain gouvernement, le calendrier des élections, la date de parachèvement de la Constitution, le Code électoral ainsi que la mise en place des instances indépendantes en charge des médias et de la magistrature», a ajouté Mme Baccar. Les élus de l'opposition ont, en outre, estimé qu'«il n'est pas normal de consacrer la plénière d'aujourd'hui à la discussion de questions pas urgentes alors que la situation dans le pays est dangereuse». Une déclaration, signée par les constituants du groupe démocratique, le Parti des travailleurs et l'Union patriotique libre ainsi que des indépendants, a été publiée hier pour souligner ces revendications.