Les cinq partis formant l'Union pour la Tunisie, à savoir Al Jomhouri, Nida Tounès, le Parti socialiste, le Parti du travail patriotique et démocratique et Al Massar, ont donné, hier à Tunis, une conférence de presse pour annoncer officiellement la création de ladite union en tant que front politique électoral. Cette conférence de presse est la première depuis la signature du document constitutif de l'Union pour la Tunisie le 11 février 2013. Les représentants de ces partis ont profité de l'occasion pour souligner le caractère crucial de cette phase que traverse le pays et qui requiert d'unir les forces politiques, réitérant leur appel à un congrès national de salut et leur soutien à l'initiative du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali. Auparavant, ils ont observé une minute de silence et récité la Fatiha à la mémoire du leader politique et militant des droits de l'Homme Chokri Belaïd, assassiné le 6 février devant son domicile. Maya Jribi, secrétaire générale d'Al Jomhouri, a souligné que la Tunisie a besoin aujourd'hui d'un nouveau gouvernement basé sur la concorde nationale autour des dossiers urgents, notamment la lutte contre la violence. De son côté, Samir Taieb (Al Massar) s'est dit préoccupé de la situation économique, sociale et sécuritaire qui prévaut dans le pays. Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounès, a, pour sa part, souligné «l'échec du gouvernement provisoire actuel dans la réalisation des objectifs qu'il s'était fixés», réaffirmant son soutien à l'initiative de Jebali pour la constitution d'un gouvernement de compétences nationales, initiative qui, selon lui, n'est pas en contradiction avec l'organisation d'un congrès national de salut. Baccouche a exprimé son souhait de voir le congrès couronné de succès et de ne pas le voir boycotté par les partis qui s'étaient opposés à l'initiative de l'Union générale tunisienne du travail pour un dialogue national, le 16 octobre 2012. Il a, également, critiqué le rendement de l'Assemblée nationale constituante qui devrait, à ses dires, «se concentrer sur les questions fondamentales telles que le parachèvement de la constitution, la mise en place de l'Instance supérieure indépendante pour les élections et l'élaboration de la loi électorale». Le secrétaire général du Parti socialiste, Mohamed Kilani, a, quant à lui, indiqué que l'Union pour la Tunisie constitue une initiative permettant d'unir les efforts et d'avancer dans l'intérêt du pays, insistant sur «la nécessaire ouverture de l'Union sur le reste des forces politiques démocratiques». De son côté, le secrétaire général du Parti du travail patriotique et démocratique, Abderrazek Hammami, a renouvelé son appel au soutien de la légitimité, à travers un consensus national qui trouve écho dans la tenue d'un congrès national de salut.