La 7e édition du Festival des jeunes virtuoses, qui a pris son élan le 15 février 2013, abritée par l'authentique Palais Ennejma Ezzahra, a été clôturée, dimanche dernier, par deux jeunes musiciens talentueux : le Tunisien Seifeddine Ben Mhenni et le Polonais Mischa Kozlowski. Très discret, murmurant presque ses mots, mais non sans assurance, le luthiste tunisien débute son programme, avec une composition personnelle qu'il a intitulée «Chourouk». Seifeddine n'a que 20 ans. Sa carrière de compositeur a commencé à l'âge de 3 ans et dans son répertoire, il compte déjà 4 partitions: «Riwaya», «Er-Rouh Edh-Dha'iaa», «Train de vie» et «Ame et corps». Une étonnante assurance se dégage de ce jeune homme qui a l'air de «narguer» ses 20 ans. Sa manière de caresser les cordes de son oud révèle tout le travail qu'il a fait pour dompter l'instrument. A l'âge de 12 ans, il intègre le club « Musique pour excellents » qui se trouve à El Jem, sa ville natale. C'est là où il commence à perfectionner sa technique, en attendant de développer sa passion auprès de grands maîtres du luth tels que le Libanais Charbal Rouhana, l'Irakien Nacir Shemma et les Turcs Mehmet Emin Bitmez et Neçati Selik. Le résultat de tout cet apprentissage se voit et s'entend dans ces notes jouées, écrites par lui-même ou extraites du répertoire d'Ahmed Kalaï, «Printemps», en passant par un semai rast du grand Qasabji et le «Tango de la vie» de Mohamed Abdelkarim. Serein, rien ne semble troubler le jeune virtuose, pas même l'appel à la prière qui a retenti à la fin d'un morceau. Seifeddine finit par rendre hommage à Kaddour Srarfi, et à ses maîtres, en jouant «Amour d'oiseaux» de Nacir Shemma et «Samai bayati» de Charbal Rouhana. Il nous raconte son «Histoire» avec un morceau éponyme dont il est l'auteur et conclut en beauté avec «Adolescence» de Hazem Shaheen. Etant essentiellement un lieu de rencontres entre le Sud et le Nord, le Festival des jeunes virtuoses prête la scène au pianiste polonais Mischa Koslowski, âgé de 24ans, lauréat de nombreux festivals et concours nationaux et internationaux. Dès les premières notes, ce dernier dévoile son talent, perfectionné avec des grands tels que Dang Thai Son et Matti'ego, Raekallio, en s'attaquant à du Chopin, du Haydn et du Liszt. Le public applaudit très fort Mischa, saluant par la même occasion cette 7e édition du festival, dédiée, entre autres, à cet instrument emblématique qu'est le piano.