Aucune information pour éclairer la lanterne du citoyen abonné à la Steg au sujet de l'augmentation de 7% sur la consommation d'électricité dépassant 300 kw par mois. L'information recherchée concerne les modalités d'application de cette augmentation, outre l'opportunité d'une telle décision au moment où la série noire des augmentations des prix à la consommationdevient un cauchemar pour les familles tunisiennes, les moins nanties. Savoir, dans le cadre de la transparence, comment et sur quel abonné sera appliquée cette augmentation de 7% est vital car s'agissant des ménages, tout le monde sait que la facture fluctue selon les saisons. Elle gonfle en hiver et en été et rétrécit durant les saisons intermédiaires. La question qui se pose est la suivante : l'augmentation est-elle définitive ou sera-t-elle saisonnière en fonction de la fluctuation de la consommation ? S'agissant de l'opportunité d'une telle décision, une autre question s'impose : en optant pour l'augmentation de la tarifcation, n'a-t-on pas favorisé la solution de facilité ? Cette déduction n'est nullement impromptue car la raison et la logique voudraient que les responsables du ministère des Finances, décideurs de l'augmentation, selon Mme Ahlem Inoubli, responsable de presse à la Steg, se soucient en premier de régler le problème épineux des impayés. Le cas échéant, cela permettra à la Steg de récupérer son dû dont le montant a été estimé à près de 2.635 MD en août 2012. Les chiffres officiels publiés estiment à 17,5% la part des factures impayées et révèlent une hausse de 28% de la valeur des factures impayées entre 2011 et 2012. Qu'en est-il des impayés? Le hic dans cette affaire, et peut-être ce qui empêche le ministère des Finances d'opter pour une autre solution, plus humaine vis-à-vis du contribuable, est que l'Etat lui-même est responsable d'une partie de ces dettes. Près de 36% des impayés reviennent à des ministères, des entreprises publiques, des hôpitaux, des universités. Rien que pour la période des neuf premiers mois de 2012, le montant de la dette du secteur public s'élèverait à plus de 160 MD. Celle-ci atteint 239 MD pour les ménages. L'annonce de l'augmentation de 7% par le PDG de la Steg, M. Tahar Laâribi, il y a quelques jours sur l'antenne d'une radio privée, a provoqué de nouveaux remous au niveau de l'opinion publique, suscitant par là- même l'étonnement du côté de la Steg car «l'annonce de cette augmentation qui figure dans la loi de finances 2013, a été faite il y a déjà un mois et demi par le ministre des Finances, M. Elyès Fakhfakh», explique encore Mme Inoubli. Le PDG de la Steg n'a donc fait que rappeler cette décision d'augmenter les tarifs de l'électricité sans plus. Pourtant, aucune information n'est encore prête pour répondre aux questions sus-indiquées et satisfaire ainsi le droit du citoyen à l'information. Quant à la réaction inexpliquée du public à l'intervention radiophonique du PDG de la Steg, il faut croire que l'annonce n'implique pas forcément l'adhésion et s'il y a remous, opposition et critiques, c'est que la décision d'augmentation n'a pas, de toute évidence, été approuvée. Et il n' y a pas là de quoi s'étonner. L'avalanche des augmentations des prix qui continue de prendre de l'ampleur malgré tous les appels au gel des prix (ODC, experts et citoyens), a écrasé sur son chemin le moindre espoir d'embellie chez le Tunisien qui, à cause des augmentations à répétition – en septembre 2012, augmentation de 2% des tarifs de l'électricité et du gaz naturel pour les ménages et de 8% pour les entreprises — perd patience et se voit contraint désormais à se résigner. Et c'est là que ça devient inquiétant car la résignation ne remplace jamais la colère. Alors, vigilance ! La conjoncture ne supporterait pas plus d'agitations sociales et populaires. Pour ce faire, le nouveau gouvernement est appelé à mieux écouter les Tunisiens et à mieux s'occuper de leurs conditions de vie et surtout de leur pouvoir d'achat. C'est sa mission première avec, inéluctablement, l'impératif de leur assurer la sécurité.