«Souvent, mes personnages sont, certes, imaginaires, mais c'est moi qu'ils représentent ; mon âme, mes émotions, ma philosophie sur la mort et sur la vie...», dit Michela Marherita Sarti à propos de sa dernière exposition à l'espace Efesto, où elle se révèle en plein dans le courant gothique et dans le pop surréalisme, un style nouveau dans le domaine de la peinture. «X_Mimi : évolution», tel est le titre de la nouvelle exposition de l'artiste peintre d'origine italienne, Michela Marherita, propriétaire du salon des artistes Efesto, sis à La Marsa. Ce salon, fondé il y a plus de deux ans déjà, abrite des activités culturelles diverses et rassemble plusieurs genres d'art, exposant antiquités, faux-bijoux... et offrant ses cimaises, évidemment, aux artistes-peintres pour présenter leurs œuvres. Il est, également, un lieu de rencontres et de débats, notamment entre les hommes de lettres et des arts tunisiens et italiens. Ainsi, Michela alias Mimi, elle-même artiste-peintre, partage depuis deux ans déjà son amour particulier pour l'art dans toutes ses formes, aménageant son espace d'une façon originale, alliant le moderne et le traditionnel, une sorte de va-et-vient entre le présent et le passé : une installation de brocante, d'objets traditionnels, des jarres et des tapisseries typiquement tunisiennes faites à la main, par-ci, volet italien par-là, avec des livres anciens, de petits objets de décoration confectionnés à la main, également. Une pure alchimie entre deux mondes, à l'évidence, différents. Pour en revenir à l'exposition —la deuxième individuelle— de cette peintre, disons qu'elle comporte trente-sept tableaux de différents formats et aux thèmes divers. Un ensemble qui se distingue par son originalité, autant sur le plan de la thématique que sur celui de la forme. Nous trouvons des personnages de dessins animés qui ont bercé notre enfance, comme Mickey Mouse, Donald, Garfield... Une ballade dans un monde imaginaire et fantastique, dominé par des couleurs attrayantes, jaune, rose, bleu clair... Marqués par sa touche personnelle et inspirés de son enfance, sa vie personnelle et son expérience propre, d'autres tableaux révèlent sa démarche pop surréaliste (un courant artistique qui emploie les objets de la vie quotidienne, comme éléments ou référents des œuvres) et son penchant pour le style gothique. L'artiste nous y ramène dans un autre univers plus sombre, à partir de ses personnages «fétiches» qui prennent vie, révélant leur véritable psychologie et dégageant émotions et sensations parfois contradictoires, joie et tristesse, par un jeu de couleurs clair-obscur. Dans Miss you (tu me manques), un tableau qui représente un cadavre, Michela Marherita Sarti rend, en réalité, hommage à son père décédé. «J'ai voulu aborder ce thème dans mes tableaux parce que j'ai un rapport particulier avec la mort qui est, pour moi, l'unique certitude qui existe dans la vie», nous a-t-elle déclaré, avant d'ajouter : «Mes personnages évoluent dans le temps et dans l'espace et deviennent de plus en plus mystérieux. C'est là qu'on est vraiment dans le pop surréalisme». La mort, ce thème récurrent «couronné» par la tête de Marie Antoinette décapitée, renvoyant à la futilité de la vie, est également présent dans ses petits pendentifs et autres accessoires qu'elle expose dans un autre coin du salon : un stand de bijoux en bronze avec des médaillons représentant des têtes célèbres qui nous rappellent des mythes et des princesses de jadis. En contraste et pour mieux nous emmener dans le gothique, l'artiste propose perles en noir, dentelles, tasses et autres objets où la finesse rejoint l'originalité. A noter que l'exposition se déplacera, prochainement, en Italie. Légende : Marie Antoinette