Par son art et son imaginaire, Dali a toujours défendu les causes, condamné les injustices, les manipulations et les guerres comme au Chili, au Vietnam, au Tchad, en Palestine, au Liban,en Iran, en Irak et encore en Syrie, avec pour seul souhait : sensibiliser les opinions. Le plasticien, photographe, graphiste et installationiste, Dali Belkadhi, expose à la galerie Mille feuilles de La Marsa «21 œuvres photographiques + une», jusqu'au 6 avril 2013. L'artiste à la créativité féconde, parfois déboussolante, insolente, insolite et à l'imaginaire futuriste, n'a pas manqué cette année d'étonner et de désorienter certains, d'abord rien que par le titre de l'exposition, puis par son contenu, bien que les œuvres laissent libre cours à l'imagination de chacun, ainsi qu'une marge importante de liberté individuelle de lecture. «21 œuvres photographiques + une» est un carnet de route, un conte des mille et une aventures au quotidien, un jeu de cartes illustrant l'avenir vaporeux et brouillon du pays par un refoulement du jeu, cartes sur table, par une construction de châteaux de cartes sous les tables... Bref, une critique sociopolitique et un cri de révolte contre les tiques obscurantistes qui ont généré un flou et un brouillard général et persistant. Par conséquent, le choix de la technique du flou photographique n'est pas aussi gratuit et à la portée, comme l'ont pensé beaucoup; mais il est bien porté, réfléchi, prémédité et rêvé. C'est un concept et le parti pris de Dali où les ambiances sont bien recherchées, les endroits et les situations bien définis, les apparences trompeuses et les tromperies abusives dénoncées. Pour Dali, le flou de l'image est doute, questionnement, antagonisme, anachronisme, euphorie, sublimation, bonheur d'un instant, désir inassouvi, miroir d'une âme en peine, dénigrement, souvenirs vertigineux, libertés, tolérance, amour, partage et surtout pardon! Dali, l'artiste progressiste et engagé, a toujours tourné le dos à la société de profit, de mensonge, d'imposture et de supercherie. Il s'est engagé dans une aventure initiatique, spirituelle et extinctrice du brasier de la violence. L'artiste et le voyageur engagé Avec cette exposition, il est dans la confiance et l'espoir de pouvoir dialoguer avec le buté, d'expliquer au borné, de saisir le futé, d'intéresser l'indifférent, de dévoiler le menteur et le traître et d'attirer le singulier. Certaines œuvres parmi les 21 sont une résultante de la séduction trompeuse du peuple tunisien, avec l'exemple de la Turquie, pays d'un ancrage historique et civilisationnel, où la tolérance, la cohabitation religieuse et les libertés individuelles sont respectées. L'artiste grand voyageur, lors de ses pérégrinations dans les ruelles, lieux historiques et saints de ce pays, a choisi de taire son regard objectif pour forcer une impression d'images confuses, vagues — avec une vague à l'âme —, parodiques, chargées de douleur et de mépris; parce que comparer l'incomparable n'est que balivernes! Par son art et son imaginaire, Dali a toujours défendu les causes justes, condamné les injustices, les manipulations et les guerres comme au Chili, au Vietnam, au Tchad, en Palestine, au Liban, en Iran, en Irak et encore en Syrie, avec pour seul souhait: sensibiliser les opinions ! C'est une quête du juste, du vrai et du libre! L'œuvre de Dali Belkadhi est pertinente.Il cherche subtilement la force de l'impact du mot, de l'image, du dessin, du regard, de l'assemblage, du modelage, de la couleur, de l'encadrement... Et ce, jusqu'à la gifle vertigineuse à te faire perdre le nord, avec des troubles visionnels et visionnaires! Les horizons sont alors clairs, transparents et lumineux ou restent à jamais troubles, obscurs et ombragés. Avec son œuvre, Dali dérange, bouscule et conscientise. Mais malheureusement, pour le commun des mortels, cet art reste utopiste, sélectif et élitiste. Le choc interactif et émotionnel avec l'œuvre n'a pas été au niveau de l'attente de l'artiste qui a placé la barre assez haut; parce que le plus averti des contemplateurs des «21 œuvres + une» n'a même pas remarqué l'absence judicieuse de cette «une» qui serait pour Dali l'autocensure ou la censure, la fuite en avant, le fantôme du blocus de l'imaginaire, l'évaporation intellectuelle ou la carte que l'illusionniste choisit de faire disparaître afin de marquer sa vertu dissuasive! Les artistes, remarquablement absents le jour du vernissage, soit par négligence, par paresse, par inadvertance, par manque d'engagement solidaire entre artistes, ont encore une fois raté le bain d'énergie et les irradiations célestes, bénéfiques, évolutives et ascensionnelles transmises par la soucoupe volante de Dali, l'E.T., l'incompris, l'effrayant par sa créativité surnaturelle placée à mille lieues de notre scène plastique! «Avanti popolo», comme dirait Dali, jeunes et moins jeunes, pour voyager et se ressourcer avec les 21 œuvres, tout en recherchant un objet, une couleur, un verbe, une émotion, une histoire... Enfin, cette «une» en soi et qui est partout, nulle part et quelque part, baladeuse, dansant et voltigeant dans le cosmos, hors d'atteinte, hors de portée, hors du monde manipulateur et nuisible, hors du temps, hors pair mais jamais hors de soi. C'est tout cela, Dali Belkadhi, l'imagineur révolutionnaire, le Che des Arts!!!