La 5e édition du forum international des partenaires a été organisée, hier, à Gammarth (banlieue nord de Tunis) sur le thème «La gouvernance de l'eau dans la région du Moyen-Orient et du Nord de l'Afrique (Mena) : partage des bénéfices, des coûts et des responsabilités». Lancé en 2005, ce projet de gouvernance de l'eau dans la région Mena a pour objectif de renforcer la coopération régionale en matière de gestion des ressources en eau et de jeter les bases d'une stratégie participative devant aider à la réalisation de la sécurité alimentaire et hydrique. Il vise également à mettre en place un réseau de partenaires dans le secteur de l'eau dans la région afin de sensibiliser toutes les catégories sociales aux problématiques liées à ce dossier. Le forum constitue une occasion pour l'ensemble des partenaires de ce projet (Egypte, Maroc, Tunisie, Jordanie, Palestine, Syrie et Yémen) d'échanger les expertises et de renforcer la coopération en matière de gouvernance de l'eau dans la région. Cette manifestation ne manquera pas d'aider les participants à identifier des solutions devant optimiser le partage des bénéfices, des coûts et des responsabilités entre les pays de la région Mena. Ouvrant le forum, M. Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a appelé les pays de la région à élaborer un guide sur la gouvernance de l'eau et à mettre en place une stratégie propre à garantir l'autosuffisance en eau. Il a fait savoir que l'objectif principal consiste à faire face au déficit hydrique dans la région et à gérer de manière durable les ressources disponibles. Le but étant de réaliser les objectifs de développement durable dans la région Mena. Un système d'information cohérent Dans cette perspective, il y a lieu de mettre en œuvre un système d'information cohérent devant regrouper l'ensemble des données relatives au secteur de l'eau dans la région, de développer la recherche scientifique dans ce domaine, de favoriser le transfert des TIC, de lutter contre les changements climatiques et d'améliorer la compétitivité de tous les secteurs liés à l'eau. M. Abdessalem Mansour a indiqué qu'en Tunisie, pays qui accuse un déficit hydrique, la quantité d'eau consommée est estimée à 480 mètres cubes par habitant et par an contre une norme internationale de 500 mètres cubes. Il convient de rappeler que les ressources en eau en Tunisie sont tributaires des aléas climatiques dont la succession des périodes de sécheresse, l'envasement des bassins des barrages et la surexploitation des nappes souterraines. Conséquence : pollution et augmentation du taux de salinité des ressources en eau du pays. Dans cette perspective, le ministère de l'Agriculture a mis en place une stratégie, à l'horizon 2016, visant à mobiliser environ 95% des ressources hydriques et à adopter une nouvelle approche en matière de gestion de l'eau (économie d'eau, valorisation des ressources non conventionnelles (eaux usées épurées, dessalement de l'eau) et de protection de l'eau contre la pollution. Gestion de la demande en eau M.Abdessalem Mansour a indiqué que les efforts seront axés au cours de la prochaine période sur la gestion de la demande en eau, à travers l'incitation à la rationalisation de la consommation de cette ressource, la promotion de la gestion participative de l'eau, outre la promotion de la recherche et le développement du cadre législatif régissant ce domaine. Il a rappelé les objectifs fixés par le programme présidentiel «Ensemble relevons les défis», visant notamment l'élaboration d'études prospectives à l'horizon 2050, la mobilisation, vers 2016, de 95% des ressources en eau, la poursuite du programme de raccordement des barrages et le transfert de leurs excédents. Ce forum, qui se poursuivra jusqu'au 4 juin est organisé par le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche avec le concours de l'Agence de coopération technique allemande (GTZ) et le Conseil arabe de l'eau.