L'Association des magistrats tunisiens (AMT) estime que la grève à laquelle a appelé le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) est une tentative de faire échouer le projet de l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire, en cours d'examen par l'Assemblée nationale constituante, a affirmé, hier, la vice-présidente de l'AMT, Raoudha Grafi. Expliquant les raisons du refus de participer à cette grève, Raoudha Grafi a indiqué que l'appel à la grève en ce moment, qui va paralyser les tribunaux et faire échouer le projet, n'a pas pour objectif d'offrir des garanties au secteur mais vise à faire avorter le projet de l'Instance et à ternir l'image des magistrats auprès de l'opinion publique. «Si ce projet est rejeté une seconde fois, le pouvoir exécutif va mettre de nouveau le secteur de la magistrature sous sa coupe», a-t-elle averti lors d'une conférence de presse tenue au Palais de Justice à Tunis, rappelant les actions menées par l'Association pour revendiquer l'indépendance du secteur et la création de l'Instance provisoire. «Le militantisme ne se mesure pas par le recours à la grève et à la logique du vide institutionnel, mais plutôt par l'attachement à la création de l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire», a-t-elle argumenté. Le SMT avait décrété une grève générale pour les 17 et 18 avril. Le premier jour, la grève a enregistré un taux de réussite proche des 100%, a affirmé la présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), Raoudha Laâbidi, dans une déclaration à l'agence TAP.