Les récents événements qui sont venus émailler la quiétude de Bizerte ont mis à nu les énormes défaillances dans la gestion de la situation. D'abord, il n'y avait pas besoin d'autant de véhicules de forces de l'ordre pour contenir la colère des manifestants qui étaient sortis, dans leur majorité écrasante, contester pacifiquement. Certes, il fallait anticiper, car il y avait des hooligans — une minorité — mais la ville n'était pas en guerre. Ce que l'on a vu était impressionnant ! Outre les images qui ont fait le tour des médias, nous étions témoins oculaire de scènes qui nous rappellent les pires moments de répression vécus, pendant de longues années, sous le régime dictatorial déchu. L'utilisation excessive de gaz lacrymogènes qui a pénétré jusque dans les maisons n'était pas nécessaire à notre sens. Enfants, femmes et personnes âgées en ont souffert ! Ensuite, ces jeunes policiers apparemment manquant terriblement d'expérience, jetés dans la «bataille», ne savaient pas trop quoi faire ni comment faire. On les a vus courir parfois à 4, 5 et 6 derrière un collégien pour le traîner sur le sol. On a vu d'autres plus costauds crocheter un adulte et le tabasser sans pitié à terre. Ces mêmes policiers qui agissent en groupes ne se contentent pas d'attraper le manifestant, ils le ramènent dans leur véhicule tout en le rouant de coups de matraque et de gifles. Que de bavures ! Enfin, on aimerait dorénavant voir les agents civils porter un dossard dans de pareilles situations. En face, il n'y avait pas que des anges non plus, nous en convenons! D'un côté comme de l'autre, il y a eu des dérapages. Les uns ont besoin d'apprendre leur métier et d'être bien encadrés sur le terrain alors que les autres devront être soumis à une pédagogie appropriée. Policiers comme manifestants ont le devoir de se respecter. Ce ne sont pas des ennemis ! Le dialogue est indispensable...