La 2e édition de la manifestation de sensibilisation sur l'intégration professionnelle des handicapés «Amal 2010» a été clôturée, hier, au palais de Kobbet Ennhas de La Manouba. Placée sous le haut patronage de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat et présidente fondatrice de l'Association Basma pour la promotion de l'emploi des handicapés, cette manifestation est coorganisée par l'Université de La Manouba, Telecom Ecole de Management, l'Institut de promotion des handicapés, l'Union nationale des aveugles de Tunisie ainsi que l'unité de recherche sur le dépistage de la surdité chez les nouveau-nés. L'idée consiste en l'implication des étudiants inscrits aux facultés relevant de l'Université de La Manouba dans la lutte contre la marginalisation des personnes à besoins spécifiques. Cette conception s'est concrétisée pour la première fois l'année dernière où elle a commencé à s'ancrer dans les traditions des étudiants et de leurs professeurs. Cette année, les efforts ont été encore plus notables car émanant d'une prise de conscience et d'une conviction confirmées en la capacité des handicapés. Présidant l'ouverture des travaux de cette rencontre, Mme Henda Hajemi Ben Ghazela, présidente de l'Université de La Manouba, a indiqué que cette action fait partie d'une philosophie progressiste qui tient compte des spécificités de chaque citoyen et qui tend, ainsi, à l'exploitation de toutes les capacités sans exception. «Les personnes à besoins spécifiques renferment en elles-mêmes des capacités de taille. Leur intégration dans le processus développemental constitue, donc, un point fort dont nous devons user pour réussir l'édification de la Tunisie moderne», a rappelé l'oratrice. Elle a précisé que le droit à l'insertion professionnelle et à une vie en toute dignité sont des droits absolus qui ne devraient point faire défaut. Elle a ajouté que la manifestation a également ceci de bon qu'elle inculque auprès des étudiants les principes de citoyenneté, de solidarité et d'équité, dépassant ainsi la mission purement académique et appelant les jeunes à une implication consciente et fructueuse dans les affaires à caractère social, civilisationnel et humain. Etre convaincu et savoir convaincre L'action «Amal 2010» a démarré le 12 février dernier et s'est poursuivie tout au long du second semestre de l'année universitaire. Au cours de cette période, les efforts des 50 étudiants et des professeurs encadreurs se sont déployés pour gommer les préjugés marginalisant les personnes handicapées et asseoir les bases d'une culture de solidarité et d'égalité des chances entre les étudiants sains et les étudiants handicapés. D'emblée, cinq équipes ont été formées, représentant chacune une faculté participante. On note l'équipe de l'Institut supérieur de documentation (ISD), celle de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités (Flah), l'équipe de l'Ecole supérieure de commerce (ESC), l'équipe de l'Institut supérieur de comptabilité et de l'administration des entreprises (Iscae), ainsi que l'équipe de l'Ecole nationale des sciences de l'informatique (Ensi). Chacune des équipes a suivi une formation intéressante portant sur le handicap, notamment la classification internationale des handicaps, la politique nationale de protection des handicapés, l'intégration scolaire et sociale, mais aussi l'insertion professionnelle des personnes porteuses de handicap. Outre la formation, les étudiants ont effectué des visites sur terrain de plusieurs organismes et associations œuvrant pour la protection des handicapés. L'idée étant de réussir à convaincre les étudiants quant à l'indispensable changement des mentalités et de promouvoir les droits des personnes handicapées. Ces mêmes étudiants ont mené, encadrés par des professeurs et des experts, des campagnes de sensibilisation quant à l'intégration des handicapés dans leur milieu professionnel, et ce, du 26 au 30 avril 2010. Durant la cérémonie de clôture, une projection a été présentée pour résumer toutes les actions de sensibilisation menées par les étudiants participants pour persuader leurs semblables de l'importance majeure qu'acquiert l'insertion socioéconomique des handicapés. Aussi, certains ont-ils fabriqué un cercueil en bois sur lequel il ont écrit «les préjugés», un geste à forte symbolique pour enterrer une bonne fois pour toutes les idées reçues marginalisant les personnes à besoins spécifiques et atténuant leurs compétences. D'autres ont organisé une «rencontre dans l'opacité» pour vivre durant un bref moment ce que vivent en permanence les non-voyants. A la fin de la projection, des photos de personnalités illustres porteuses de handicap ont été montrées afin de rendre hommage à ceux qui croient en leur bonne étoile et en leur capacité et qui ne se laissent pas vaincre par le handicap.