Kanzari : «Nous avons manqué de réussite» Sous pression, les «Sang et Or» ont eu beaucoup de problèmes au cours du match face à une équipe algérienne valeureuse sans plus Le vice-champion d'Afrique, l'Espérance Sportive de Tunis, a assuré sa qualification pour la phase des poules de la Ligue des champions en battant, dans la souffrance, le club de la JSM Bjaïa par un petit but de Chammam sur penalty. Le mérite des «Sang et Or» est grand pour cette énième qualification à la phase des poules. Le club de Bab Souika n'a jamais été éliminé aux premiers tours depuis 1997. Les protégés de Kanzari ont eu des problèmes pour venir à bout d'une équipe algérienne courageuse mais inefficace en attaque. Encore une fois, Jouini (en veilleuse depuis six rencontres en Ligue 1 et en Ligue des champions) a été très mal inspiré et surdimensionné. Il a fallu un penalty de Chammam pour que l'équipe espérantiste arrache son billet pour la phase finale de la Ligue des champions. Depuis ses deux matches joués respectivement face au club de Bjaïa (0-0) et l'ASMarsa (2-2), le niveau de jeu de l'Espérance a baissé. Manque de combativité de certains joueurs, ego surdimensionné et résultats assez moyens avec un bilan qui laisse des interrogations (0-0 face aux Algériens, 2-2 face aux Marsois après 2-0 pour la bande de Kanzari et 1-0 au retour face au club algérien grâce à un penalty de Chammam). C'est trop peu pour une équipe qui possède assez d'ambitions pour faire mieux. Avec ce jeu et cette manière d'évoluer, l'Espérance ne pourra pas atteindre la finale. Jouini : le grand absent Il est vrai que les camarades de Mouelhi sont toujours attendus de pied ferme toutes les semaines, avec une envie décuplée de la part de leurs adversaires de les faire chuter. L'Espérance est à l'image de Haïthem Jouini. Ce dernier, indispensable aux «Sang et Or», inhibe plutôt ses coéquipiers (par son manque de réussite), alternant peur, charisme surjoué et ego surdimensionné. Son jeu n'a pas réellement évolué. La suffisance dont a fait preuve le collectif de Kanzari à plusieurs reprises cette année, est symptomatique d'une formation qui se croit intouchable. Les errements de Kanzari Technicien reconnu, Maher Kanzari semble avancer à tâtons cette saison dans la gestion de sa formation. Maintenant sur le terrain des joueurs au rendement insuffisant (Jouini, Mouelhi, Derbali) et laissant sur le banc les remplaçants (Clottey, Akaïchi, Nefzi) pour les matches amicaux, il a pris le risque de se couper d'une partie de son vestiaire. Kanzari a cru bon d'aligner (trop) souvent la même ossature, créant fatigue chez les titulaires et résignation chez les remplaçants. Mais cette volonté de fixer le cap, en engageant tout le collectif, manque aujourd'hui à l'Espérance. Kanzari a souligné après le match décevant de son équipe que «ce fut un derby assez compliqué pour nous. Il fut marqué par l'enthousiasme et l'indécision. Nous avons dominé les 3/4 du match où nous avons eu plusieurs occasions pour tuer la rencontre mais nous avons manqué de réussite. A la reprise, nous avons eu beaucoup de problèmes en raison d'une forte pression sur les épaules de mes joueurs, et la peur d'encaisser un but. La palme est revenue à notre défense qui s'est bien comportée. Mais l'essentiel était d'assurer notre qualification». Le plus inquiétant pour l'Espérance de Maher Kanzari est qu'il ne fait (presque) plus peur à ses adversaires. Considéré comme un épouvantail en début de saison, le club de Bab Souika est aujourd'hui trop friable, pas assez collectif, trop tourné vers les exploits individuels des uns pour les autres plutôt que les uns avec les autres. L'Espérance d'aujourd'hui n'est pas encore une équipe, juste un regroupement de joueurs confirmés pour certains, dilettantes pour d'autres. A quelques jours des play-offs, elle n'a plus d'excuse : l'EST doit assumer son statut d'ultra-favorite, conféré par son budget et ses recrutements de joueurs confirmés. Cela passe, avant tout, par davantage d'humilité, une vraie force collective et un entraîneur qui implique l'ensemble de son collectif.